Quels sont les risques à fumer ?
L’espérance de vie d’un fumeur est réduite de 20 à 25 ans par rapport à celle d’un non-fumeur. Le tabagisme est responsable de 25 % de l’ensemble des cancers (langue, gorge, œsophage, vessie) et de 81 % des décès par cancers bronchopulmonaires en France. Le tabac augmente le risque de survenue des maladies cardiovasculaires (artérite, accident vasculaire, infarctus du myocarde) et c'est un facteur de risque pour d’autres maladies comme l’ostéoporose, le diabète de type 2, les infections bactériennes ou virales sévères, la maladie de Crohn.
La nicotine est-elle seule en cause ?
La nicotine n'est pas cancérigène, elle peut être toxique à fortes doses mais aux doses que s'administre un fumeur. Ce sont surtout les 4 000 substances chimiques qui l'accompagnent dans la fumée de tabac (goudrons, monoxyde de carbone CO, métaux lourds…) qui sont dangereuses. Le CO est un gaz toxique car il se fixe à la place de l'oxygène sur les globules rouges ce qui diminue l'oxygénation du corps. Les goudrons sont les principaux responsables du développement de cancers.
Quels sont les bénéfices à arrêter de fumer ?
Le bénéfice existe quel que soit l’âge du patient au moment de l’arrêt : une personne qui cesse de fumer à 40 ans augmente son espérance de vie de 7 à 10 ans ; à 50 ans, elle l'améliore de 4 à 8 ans par rapport à une personne qui n'arrête pas. Les bienfaits se font ressentir dès le premier jour. Le CO disparaît de l'organisme en 24 heures, les autres composés, substances irritantes et goudrons, disparaissent ensuite. L’arrêt du tabac présente d’autres avantages : le souffle revient, l’odorat, le goût et l’haleine s’améliorent, sans parler des économies financières.
Est-il dangereux d’associer pilule et tabac ?
Chez une femme prenant la pilule, le risque de thrombose artérielle est augmenté en présence d’un ou de plusieurs facteurs de risque connus d’athérosclérose : tabac, HTA, diabète et hypercholestérolémie. Il faut adapter la méthode contraceptive en fonction du statut tabagique de la fumeuse et lui proposer une aide au sevrage tabagique.
Quelles sont les recommandations pour les femmes fumeuses enceintes ?
Il est clairement démontré que le tabagisme peut affecter le déroulement de la grossesse et le développement fœtal, avec des conséquences pour l’enfant, y compris à long terme. Plus l’arrêt du tabac est précoce chez la femme enceinte plus les bénéfices pour la mère et l’enfant sont importants. Il est moins nocif pour une femme enceinte de recourir à des traitements à base de nicotine que de continuer à fumer. Toutefois, la varénicline et le bupropion ne sont pas recommandés au cours d’une grossesse.
Quelles précautions en cas de maladies cardiovasculaires ?
De nombreuses études ont confirmé la non-dangerosité des substituts nicotiniques chez les fumeurs souffrant de maladies cardiovasculaires. Ils peuvent être prescrits, sous contrôle médical, à des fumeurs venant de faire un infarctus, un accident vasculaire cérébral ou souffrant d'une hypertension sévère.
La réduction et l’arrêt temporaire de la consommation ont-ils un intérêt ?
L’arrêt temporaire est recommandé lors d’une grossesse ou d’une intervention chirurgicale pour réduire les risques obstétricaux ou péri opératoires. La réduction peut être une étape et constituer un levier pour une démarche d’arrêt ultérieure. Il est aussi possible d'utiliser des substituts nicotiniques de façon occasionnelle lors d'un long spectacle ou d'un voyage en avion.
Existe-t-il des tests pour apprécier la dépendance psychique ?
La dépendance psychique représente le besoin de maintenir ou de retrouver des sensations associées à l’action de fumer : plaisir, détente, bien-être ou, au contraire, stress, tristesse. Évaluer ce type de dépendance en comptant le nombre de cigarettes fumées est un très mauvais indicateur. L'évaluation se fait par le test de Horn, il permet de « décrire » le tabagisme et d’identifier les facteurs qui poussent à fumer.
Quelle est la prise en charge financière d’un suivi médical pour sevrage tabagique ?
Plusieurs substituts nicotiniques (comprimés à sucer, gommes, patchs) sont désormais remboursables à 65 % lorsqu’ils sont prescrits par le médecin (y compris médecin du travail) ou un autre professionnel de santé (sage-femme, dentiste, infirmier, masseur kinésithérapeute). Le rôle précis du pharmacien fait l'objet d'un projet en cours. Ce remboursement à un taux et un prix fixés remplace le forfait de 150 euros par an. Il permet de faciliter l’accès aux substituts nicotiniques en supprimant l'avance des frais et en fixant un prix de vente unique dans toutes les pharmacies.
Les méthodes alternatives sont-elles efficaces ?
L'homéopathie, l’acupuncture, l’hypnose, l'auriculothérapie, ou pour certains l’activité physique, n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. Pour autant, il est important de ne pas casser la motivation d’un fumeur, ni de le décourager ou le culpabiliser. Ces méthodes ne présentent pas de risque et peuvent trouver leur place dans une démarche d’arrêt du tabac en complément des méthodes recommandées si le fumeur les considère comme utiles dans sa démarche.
Comment éviter les rechutes ?
Les rechutes sont fréquentes car la dépendance persiste après l’arrêt, On en compte cinq à sept en moyenne avant l’arrêt définitif. Un suivi des patients sevrés s'impose pendant au moins 6 mois et l'analyse des causes de la rechute permet d'adapter la stratégie de prévention. Elles peuvent être dues à une dose insuffisante de traitement, des troubles anxiodépressifs, une prise de poids. Le « faux pas » doit être dédramatisé et le patient déculpabilisé, il ne doit pas se décourager en cas d’échec mais au contraire prendre le temps de se remotiver.
Article précédent
Un peu de physiopathologie
Article suivant
Les produits conseils
Dépendance et motivation
Un peu de physiopathologie
Les mots du conseil
Les produits conseils