Un nouvel ordre de missions pour l’officine

Les promesses de la loi HPST

Publié le 22/03/2010
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Adoptée l’été dernier, la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) fixe de nouvelles missions aux pharmaciens. Une révolution pour l’officine et pour le système sanitaire français, en attente des décrets d’application de la loi.

HPST. Quatre lettres pour une loi, la loi Hôpital, patients, santé et territoires, plus couramment nommée loi Bachelot. Car ce fut le grand chantier de la ministre de la Santé, pendant près de deux ans. Après des mois de concertations et d’examens au parlement, le texte de loi est publié au Journal officiel du 22 juillet 2009. Au programme de cette réforme, quatre points forts : la modernisation des établissements de santé, l’amélioration de l’accès à des soins de qualité, la prévention et l’éducation thérapeutique, l’organisation territoriale du système de soins, avec notamment l’avènement des agences régionales de santé (ARS). Rien ne semble oublié. Pourtant, au début des débats, les pharmaciens font grise mine. Ils ne sont pas directement concernés par les évolutions à venir. Invraisemblable pour l’Ordre, les syndicats, les groupements et l’association de pharmacie rurale, qui montent au créneau. Les représentants de la profession finissent par se faire entendre, en particulier des députés, qui adoptent la quasi-totalité de leurs propositions. Désormais, le code de la santé publique donne une définition élargie des missions du pharmacien d’officine. Il contribue aux soins de premier recours. Il participe à l’éducation thérapeutique du patient. Il peut être pharmacien référent au sein d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

Liens resserrés.

La mobilisation de la profession ne s’arrête pas en si bon chemin. Elle parvient à instaurer la notion de pharmacien correspondant, qui révolutionne la place des officinaux au sein du système de soins français. Dans les faits, les pharmaciens peuvent, à la demande du médecin ou avec son accord, renouveler périodiquement des traitements chroniques, ajuster, au besoin, leur posologie et effectuer un bilan pour optimiser les effets de la thérapie. Dans le domaine de la contraception, les pharmaciens sont autorisés à renouveler des contraceptifs oraux pour six mois lorsque l’ordonnance expirée date de moins d’un an. Plus globalement, les liens entre la ville et l’hôpital se resserrent, avec la possibilité pour les patients de communiquer les coordonnées de leur pharmacien, afin d’améliorer la continuité des soins en quittant l’hôpital. At last, but not least, le texte introduit la notion de développement professionnel continu (DPC), regroupant la formation continue et l’évaluation des pratiques professionnelles. Mais la loi serait vaine sans ses décrets d’application. Ils doivent être publiés d’ici à l’été, selon toute vraisemblance. En visite au salon Pharmagora, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, va certainement préciser l’avancée de la rédaction des textes. D’ores et déjà, la profession est dans les starting-blocks pour relever ces nouveaux défis.

› M.V.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2735