Mesures hygiénodiététiques en cas de cystite
En cas d’épisode simple de cystite ou de cystites récidivantes, il est recommandé de boire abondamment et d’uriner fréquemment en vidant totalement la vessie. Bien veiller à s’essuyer d’avant en arrière après le passage aux toilettes, et se laver une fois par jour avec des produits d’hygiène intime adaptés. Si les infections urinaires surviennent après les rapports sexuels, il est conseillé d’uriner après chaque rapport. Un autre des facteurs de risques est la constipation qu’il faut traiter. Le port de pantalons trop serrés est à éviter, ainsi que les sous-vêtements en fibres synthétiques à remplacer par ceux en coton.
Le microbiote urogénital
Un microbiote urogénital équilibré est dominé par les lactobacilles dépendant des œstrogènes. Les principales espèces de lactobacilles protecteurs sont : Lactobacillus crispatus, Lactobacillus gasseri et Lactobacillus jansenii qui colonisent progressivement le tractus urogénital sous l’action des œstrogènes, à partir de l’adolescence. Ils agissent en stimulant immunitaire local, en produisant des substances inhibitrices (acide lactique, peroxyde d’hydrogène) et en inhibant l’adhésion des pathogènes. En cas de déséquilibre du microbiote, les agents pathogènes se développent et sont à l’origine d’infection, de sécheresse vaginale, de troubles de l’endomètre mais aussi, de prématurité, de fausses couches, voire d’échec de FIV et de cancers.
Les facteurs de déséquilibres sont multiples : cure d’antibiotiques, tabac, diminution du taux d’œstrogènes à la ménopause ou en post-partum, changements fréquents de partenaires, diabète, surpoids, obésité, stress chronique, situation d’immuno-dépression sans oublier des mauvaises pratiques d’hygiène.
La toilette intime
Il faut rappeler aux patientes que le vagin n’a pas besoin d’être nettoyé de l’intérieur. Les douches vaginales sont donc proscrites mais la toilette externe reste cependant indispensable et influence fortement l’équilibre du microbiote urogénital. Si des antiseptiques sont utilisés quotidiennement ou lors d’épisodes infectieux, il y a un fort risque de diminution de la colonisation vaginale entraînant un risque de pérennisation d’infections. En outre, le déplacement des lactobacilles est facilité par le film hydrolipidique situé à la surface des téguments.
Les toilettes à l’eau ou avec des savons et gels douches endommagent ce film hydrolipidique et entraînent une sécheresse des muqueuses. Il faut donc privilégier des produits adaptés à cette zone spécifique et différente des autres parties du corps. Les syndets hydrolipidiques sont ainsi conseillés. Les produits d’hygiène avec des antiseptiques naturels comme le thym peuvent être utilisés en cas de situations spécifiques (règles, grossesse, post-partum) sans répercussion néfaste sur le microbiote. Dans les pays à température tempérée, une voire deux toilettes par jour suffisent, à condition de bien rincer et de sécher la zone.
Le choix des protections intimes
Entre les serviettes, les tampons, les culottes de règles et les coupes menstruelles, il n’y a pas de protection plus efficace ou plus sécuritaire que les autres. Toutes peuvent exposer à des risques si les conditions d’utilisation ne sont pas respectées. La coupe menstruelle ne résout pas le problème du syndrome de choc toxique à la place des tampons. Comme tous les autres moyens de protections, cette dernière doit être changée régulièrement dans la journée, vidée et lavée voire stérilisée à la fin de chaque cycle. La protection dépend ainsi de l’anatomie, du confort et des occupations de chaque femme. Cependant en cas d’irritation vulvaire très importante, le port de serviettes hygiéniques est à déconseiller en raison du frottement de la zone.
Direction le médecin
Si un traitement antibiotique a été instauré dans le cadre d’une cystite simple mais que les symptômes persistent plus de 7 jours, deux hypothèses sont possibles : échec du traitement ou diagnostic à revoir. En outre, certains facteurs de risques (diabète, anomalies de l’appareil urogénital, tumeurs, sondages urinaires…) ou complications (hématurie, fièvre, douleurs lombaires) nécessitent un avis médical.
Des examens approfondis (examen clinique urogénital, examens bactériologiques, imagerie) peuvent être effectués et un traitement antibiotique plus long peut être instauré. Des protocoles d’antibiothérapie séquentielle, en variant les molécules, pourront être prescrits en cas de cystites récidivantes pendant 3 à 4 mois.
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