Les mots du conseil

Publié le 23/11/2023

Quand consulter ?

On orientera chez un médecin les patients d’âges extrêmes (personnes âgées et enfants de moins de 10 ans), les femmes enceintes, les patients avec des comorbidités (immunodépression…) ou avec des signes d’alerte (altération de l’état général, fièvre élevée ou qui dure plus de 3 jours, difficulté pour respirer ou parler, douleur limitant les mouvements de la tête ou du cou, douleur strictement ou principalement unilatérale, limitation d’ouverture buccale, peau rouge ou tuméfiée au niveau du cou, du thorax ou du visage…

« Pourquoi le médecin ne veut-il pas me prescrire d’antibiotique »

La prise inutile d’antibiotique peut provoquer des perturbations du microbiote intestinal telles que des diarrhées, mais aussi favoriser l’émergence de bactéries résistantes qui rendent les malades plus difficiles à soigner lors d’une prochaine infection. Si l’angine est virale, le traitement est symptomatique. En revanche, si les symptômes ne s’améliorent pas (la durée habituelle des symptômes de l’angine virale est en moyenne 2-3 jours pour la fièvre et une semaine pour le mal de gorge), une consultation médicale s’impose.

À l’inverse, lorsqu’un antibiotique est recommandé et prescrit, son bénéfice est maximal s’il est pris dans les 2-3 jours suivant le début des symptômes. L’antibiotique permettra de prévenir les complications mais aussi de réduire la contagiosité et de diminuer les symptômes.

Le médecin peut aussi réaliser une ordonnance conditionnelle : le pharmacien réalisera alors un test et ne délivrera l’antibiotique que si le test est positif (l’ordonnance doit être présentée dans un délai maximal de 7 jours).

Pourquoi est-ce que vous me proposez un test ?

Le test rapide d’orientation diagnostique (TROD) positif confirme la présence du streptocoque du groupe A et justifie la prescription médicale d’un antibiotique. En revanche, si le TROD est négatif, des traitements symptomatiques sont suffisants et la prise en charge initiale peut se faire à l’officine.

Lorsque le patient est éligible au test (selon des critères d’éligibilité définis*, excluant l’enfant de moins de 10 ans, le patient à risque d’immunodépression, la femme enceinte avec de la fièvre, le patient de plus de 70 ans avec de la fièvre, un épisode similaire de mal de gorge traité par antibiotique il y a moins d’un mois, signes d’alerte…), on proposera la réalisation d’un test chez l’enfant de 10 à 15 ans et on évaluera le score de Mac Issac chez le patient de plus de 15 ans. Ce score, permettant d’évaluer le risque d’angine à SGA, prend en compte l’âge du patient, la présence de symptômes tels qu’une fièvre supérieure à 38 °C, un exsudat, des adénopathies cervicales sensibles et l’absence de toux. C’est avec des signes cliniques évocateurs et un score > ou = à 2 que le TROD est indiqué.

Quel est le principe du test ?

C’est un test immunochromatographique qui détecte les antigènes spécifiques de la paroi du SGA.

En pratique pour le pharmacien d’officine, il doit disposer de locaux adaptés (espace de confidentialité), d’équipements adaptés pour installer le patient, d’un point d’eau pour le lavage des mains ou de solution hydro-alcoolique, du matériel nécessaire pour la réalisation du test (TROD, lampe d’examen, gants, chronomètre, abaisse-langues CE, écouvillons de prélèvement CE), de matériel à DASRI pour l’élimination des déchets.

Le pharmacien doit disposer d’une formation pour réaliser cet acte. Le test est remboursé par l’assurance-maladie. On a estimé que la réalisation à l’officine du test permettrait de diminuer de 20 % la prescription d’antibiotiques pour angine et rhinopharyngite.

Le test a une spécificité de l’ordre de 95 % et une sensibilité supérieure à 90 % selon les marques.

Conseils hygiénodiététiques

On rappellera l’intérêt de l’hygiène des mains (au savon ou avec une solution hydroalcoolique), du port du masque, de l’utilisation de mouchoirs à usage unique, d’éviter les contacts avec les personnes fragiles (personnes âgées, nourrissons, immunodéprimés…)…

On conseillera également de boire suffisamment, de se reposer, d’éviter le tabagisme (actif ou passif), de modérer la température dans la maison, de préférer des aliments mous et liquides plutôt que solides et de manger des aliments froids comme des glaces pour soulager la gorge… Des confiseries à sucer peuvent apaiser le mal de gorge en stimulant la production de salive.


Source : lequotidiendupharmacien.fr