11 %, 10 % ou 6 % ? Le taux de marge qui sera appliqué à la première tranche de la prochaine marge dégressive lissée (MDL) semble faire encore débat.
Tout est affaire d’équilibre. Si l’on augmente le taux de la première tranche, le niveau des taux des tranches suivantes sera fixé moins haut (voir le tableau ci-dessous). En fait, cela dépend quels types de produits dispensés on veut mieux rémunérer. Chaque modification envisagée présente ses avantages et ses inconvénients, explique Philippe Besset, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Ainsi, les médicaments de la 1re tranche sont plutôt des produits dont la prise en charge par les complémentaires est forte. Donc, si on applique un taux élevé dans cette tranche, on va davantage faire payer les complémentaires que l’assurance-maladie. Oui, mais ce sont aussi des spécialités susceptibles d’être dispensées sans prescription. Par conséquent, un fort taux de marge augmente mécaniquement le prix et du même coup le reste à charge pour le patient. Autre critère d'orientation : les produits de cette tranche sont plutôt vendus par les officines de passage. En revanche, un taux de marge important sur les tranches les plus hautes permet de mieux rémunérer les spécialités qui arrivent sur le marché et généralement dispensées par les officines de proximité.
On le voit, trois intérêts doivent être combinés : celui de l’assurance-maladie qui souhaite maîtriser ses remboursements, celui des complémentaires qui ne veulent par voir leur niveau de prise en charge s’envoler, et celui des pharmaciens qui cherchent à obtenir la meilleure rémunération possible. « En résumé, il faut sortir de la MDL et considérer la marge comme une rémunération de la partie logistique », estime Philippe Besset, qui plaide pour la mise en place d’un taux unique de 6 %, sauf pour la dernière tranche. « La structure de la nouvelle marge (10 %, 7 %, 5,5 % et 5 %) que nous proposons ressemble à la fin de la MDL, assure pour sa part le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond. Il s’agit d’une relinéarisation de la marge. » Mais, selon lui, remettre tout à 6 % serait moins favorable. « La réduction des 3e et 4e tranches en dessous de 6 % de marge aura des conséquences désastreuses pour l'officine », affirme au contraire la FSPF.
LPPR
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