L’arbitrage annoncé par Matignon concernant une baisse du plafond de remise sur les génériques de 40 % à 30 % est jugé « inacceptable » par les syndicats de la profession. Ces derniers se sont accordés sur un nouveau plan d’actions « visibles, communes et impactantes » pour tenter de faire entendre leurs revendications.
Dans leur combat contre l’objectif du gouvernement de faire baisser le plafond de remise sur les génériques, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ont convenu d’un plan d’action qui se veut offensif et efficace. Premier étage de la fusée, « renforcer la grève des gardes déjà en cours en arrêtant le tiers payant conventionnel lors d’une réquisition de garde ». Une mesure applicable tout de suite pour les pharmaciens. Alors qu’un arrêté devra être pris pour succéder à celui prolongeant provisoirement le taux de 40 % jusqu’au 1er août, les syndicats se projettent déjà sur la rentrée de septembre. S’ils n’obtiennent pas gain de cause d’ici là - c’est-à-dire le maintien de ce plafond à 40 % - des actions d’ampleur seront mises en place. « En septembre, nous ferons grève de l’organisation des gardes, annonce Philippe Besset, président de la FSPF. Aujourd’hui, nous nous organisons pour savoir qui est réquisitionné, où rediriger les patients… En septembre, nous laisserons les ARS se débrouiller seules. »
La FSPF et l’USPO ont également décidé d’organiser ensemble une journée noire le 18 septembre, avec manifestations dans les rues et la fermeture des officines en journée. Et ce n’est pas tout. « À partir du samedi 27 septembre, nous appellerons les pharmaciens à fermer leur établissement tous les samedis, annonce Philippe Besset. Les officines devront rester fermées jusqu’à la publication d’un arrêté acceptable pour le réseau sur les remises génériques, jusqu’à la fin des discussions sur le PLFFS pour 2026 ou jusqu’à un changement du gouvernement en place. Nous n’allons pas nous laisser faire, les pharmaciens ne doivent pas sortir perdants », prévient le président de la FSPF. En septembre, les représentants de la profession envisagent également de « cesser la préparation des doses à administrer (PDA) » à destination des EHPAD.
L’objectif final est toujours d’obtenir un maintien du plafond de remise sur les génériques à 40 %. « C’est le mandat qui m’a été donné », rappelle Philippe Besset. Pour y parvenir, il faut des « actions impactantes et visibles », estime-t-il, ajoutant avoir déjà prévenu le gouvernement de ces actions à venir. Comme l’explique en effet Lucie-Hélène Pagnat, directrice générale de l’USPO, « ces actions validées par les deux syndicats doivent être visibles pour les instances mais aussi par le grand public ». Dans ce sens, une pétition, justement destinée aux patients, est en cours de préparation. Pour l’USPO, il n’est cependant pas question d’empêcher les pharmaciens de poursuivre des actions individuelles, comme les télétransmissions avec numéros FINESS fictif. « En revanche, nous nous opposons à toute action pouvant pénaliser les patients ». Pour la directrice générale de l’USPO, c’est un long combat, une « mobilisation qui va sans doute durer pendant plus d’un trimestre », qui attend désormais les pharmaciens. Comme l’explique également Philippe Besset, « la concertation est toujours en cours » et rien n’est définitif cependant, le nouvel arrêté sur les remises n’ayant pas encore été publié. Une prochaine réunion avec le ministère de la Santé doit d’ailleurs se tenir le 22 juillet.
LPPR
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