Comme l’indiquent les statistiques diffusées ce midi par Gers Data, dans un contexte de décélération de la croissance du chiffre d’affaires officinal, les médicaments de plus de 468,97 euros tiennent le haut du pavé, avec toutes les conséquences que cette suprématie implique sur l’évolution de la marge officinale.
Après des hausses de 2,2 milliards d’euros en 2024, voire de 3 milliards lors des années précédentes, la croissance du chiffre d’affaires marque le pas cette année. En cumul mobile, le réseau officinal n’a enregistré que 900 millions d’euros d’activité supplémentaires pour un total de 47,3 milliards d’euros (+ 2,33 %). Un tassement, comme le remarque David Syr, directeur général de Gers Data, qui observe en même temps une diversification des contributeurs de cette croissance. En 2024, elle était encore soutenue pour les trois-quarts par les médicaments de prescription médicale obligatoire. Aujourd’hui, ceux-ci ne contribuent plus que pour 56 % à la hausse du chiffre d’affaires.
Les vaccins, en revanche, opèrent une poussée remarquée, portant pour un quart l’évolution de l’activité. Un constat qui amène David Syr à conclure que les besoins de prise en charge de la santé des Français se traduisent désormais sous des formes très variées. Y compris dans la prévention. Premiers contributeurs à cette croissance du remboursable, les vaccins viraux et bactériens voient ainsi leurs ventes augmenter de 338 millions d’euros. À titre d’exemple, le Shingrix se classe en septième position des médicaments les plus vendus, enregistrant un chiffre d’affaires de 230 millions d’euros depuis sa mise sur le marché en décembre 2024.
Cet accent mis sur la prévention serait une bonne nouvelle pour l’économie officinale si, parallèlement, le médicament remboursable ne subissait pas un ralentissement de sa croissance. Après une augmentation de 6,2 % entre janvier et août 2024, les ventes en médicaments de TVA à 2,1 % ne connaissent cette année qu’une hausse de 4,7 %.
Autre signal d’alerte, cette poussée sur l’activité de ces produits de TVA à 2,1 % résulte avant tout des médicaments onéreux. Bien qu’eux aussi frappés par les ruptures, les médicaments d’un prix supérieur à 1930 euros ont, en effet, connu une croissance de leur chiffre d’affaires de 9 % au cours de huit premiers mois de l’année, note Lilia Bulteel, déléguée générale du GIE Gers, ajoutant que l’évolution du chiffre d’affaires de ce segment est davantage portée par l’arrivée de nouvelles présentations que par le nombre d’unités vendues. Car, observe-t-elle, conjointement, des baisses de prix sont aussi intervenues au sein de ces produits, en « déclassant » certains dans la catégorie inférieure (prix entre 468,97 et 1 930,00 euros). Un « effet de cascade » auquel ont d’ailleurs été également soumis les produits d’un prix compris entre 468,97 et 1 930 euros.
Facteur significatif pour son impact sur la marge officinale le nombre d’unités vendues rapporté au chiffre d’affaires généré. Ainsi, en nombre d’unités, les produits d’un prix supérieur à 1930 euros représentent moins de 0,09 % des unités vendues alors qu’ils constituent 24 % du chiffre d’affaires de l’officine. Globalement, 43 % du chiffre d’affaires du médicament remboursé reviennent aux produits d’un prix supérieur à 468,97 euros, alors même qu’ils ne représentent que 0, 5 % des ventes ! Cette tendance qui tend à s’accentuer au fil des ans constitue désormais une faiblesse structurelle de la marge officinale.
Une statistique de Gers Data corrobore à elle seule ce constat : la marge réalisée sur la tranche des prix de 0 à 1,91 euro, la plus pourvoyeuse de marge, a reculé de 3,33 % au cours des huit premiers mois de l’année. Résultat, rappelle Lilia Bultel, alors que le chiffre d’affaires en cumul mobile (août 2024-août 2025) a augmenté de 4,9 %, la marge ne varie qu’à + 3,9 %, tandis que le nombre d’unités décroît de 1,6 point. Un phénomène qui peut se résumer, selon elle, à « la mécanique des produits chers ».
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