Il n’aura fallu que quelques semaines pour que le masque chirurgical s’impose comme accessoire de protection contre le Covid-19. Mais aussi comme nouvel agent polluant. Abandonnés sur les trottoirs des rues, dans les couloirs du métro, ou au creux des chemins de campagne, ces masques jetables qui mettront, selon les estimations, 450 ans à se dégrader, se retrouvent désormais jusqu’aux fonds des océans.
Faut-il éduquer les Français ou bien sanctionner par de lourdes amendes ce manque révoltant de civisme ? Les politiques se sont emparés de la question depuis la fin du confinement. S’insurgeant contre l’irrespect de la population, certains députés comme Thierry Benoît ou Agnès Firmin-Le Bodo, pharmacienne au Havre, plaident en faveur de la création d’une filière de collecte et de traitement qui passerait – entre autres — par l’officine. Une nouvelle catégorie de Dasri pour ces déchets spéciaux et potentiellement contaminants.
L’idée, toutefois, est loin de faire l’unanimité dans les officines. Sur les réseaux sociaux, des pharmaciens rechignent à l’éventualité de se plier à une nouvelle contrainte et surtout de collecter des masques… vendus en GMS. « Si on accepte l’idée d’être acteurs de santé, il faut l’assumer jusqu’au bout. Notre pédagogie auprès des patients concernant le port du masque doit comprendre toutes les phases de son usage », rétorque Agnès Firmin-Le Bodo, soulignant le risque de maladies professionnelles pour les éboueurs qui collecteraient ces masques jetables en même temps que les ordures ménagères. De plus, argumente-t-elle, le système de collecte des produits infectieux existe déjà en officine, pourquoi ne pas faire un « copié collé » ?
Des tonnages plus importants
Laurence Bouret, directrice générale de Dastri, insiste cependant sur le cadre juridique actuel. « Aujourd’hui, les producteurs de ces masques ne sont pas soumis au principe de responsabilité élargie du producteur (REP), la gestion de leur fin de vie incombe donc aux utilisateurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels. Par ailleurs, une majorité de masques ne présente pas de caractère infectieux », expose-t-elle. « Il convient en outre d’organiser la collecte et le traitement de ces déchets en tenant compte des volumes de déchets, bien différents de ceux déposés aujourd’hui en pharmacie et constitués de dispositifs médicaux perforants le plus souvent utilisés par des personnes diabétiques en autotraitement », poursuit Laurence Bouret.
Autant de verrous législatifs ou réglementaires qu’il faudra lever. Une éventualité qui n’est qu’une formalité quand on en a la volonté, estime Agnès Firmin-Le Bodo, rappelant que bien des décisions ont été prises récemment dans l’urgence.
LPPR
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