Avant d'agir il est important d’essayer d’identifier les causes des troubles du sommeil. Le traitement médicamenteux dépend du type de trouble observé, de sa durée, du contexte en tenant compte de l'âge du patient, de son état de santé et de son mode de vie. Il doit être le plus court possible et arrêté dès que possible.Parmi les médicaments les plus prescrits qui posent problème on trouve les benzodiazépines (BZD) et les hypnotiques non BZD. Ils peuvent apporter une aide provisoire, mais leur consommation au long cours altère sévèrement la structure du sommeil et aggrave les troubles. Il ne faut jamais les prendre sans avis médical. Certains antihistaminiques utilisés pour traiter les allergies ont des propriétés sédatives et ont une indication dans les insomnies occasionnelles. Les antihistaminiques hypnotiques à base de doxylamine (Donormyl et génériques) sont délivrés sans ordonnance.Les bienfaits de la phytothérapiePlusieurs plantes ont un effet sédatif (calmant) traditionnellement reconnu. Elles sont utilisées séparément ou dans des formules composées de plusieurs plantes Des extraits de valériane, passiflore, houblon, eschscholtzia ou pavot jaune de Californie, mélisse et aubépine sont le plus souvent associés sous forme de gélules, comprimés, sachets, gouttes ou pour des infusions. Ces plantes sont parfois associées à du magnésium pour favoriser la relaxation. Leur utilisation ne doit pas être poursuivie en l'absence d'amélioration après deux semaines. Elles peuvent être responsables d'une baisse de vigilance en journée. Il est préférable de prendre l'avis d'un professionnel de santé chez l’enfant.Quel est le mode d'action de la mélatonine ?La mélatonine est une hormone sécrétée par le cerveau pendant la nuit. Elle régule les rythmes quotidiens de l'organisme en fonction de la luminosité et de la durée du jour. Son efficacité peut être assimilée à celle d'un somnifère et elle est utilisée comme médicament disponible sur ordonnance à la dose de 2 mg (Circadin) chez les personnes de plus de 55 ans souffrant d'insomnie primaire. Il doit être pris 1 à 2 heures avant le coucher après le repas. Il existe des compléments alimentaires moins dosés vendus sans ordonnance
Quelles sont leurs indications ?Depuis quelque temps, la mélatonine connaît un succès populaire pour soulager les troubles du sommeil et prévenir les effets du décalage horaire. En France, la réglementation autorise la commercialisation de compléments alimentaires apportant moins de 2 mg de mélatonine par jour mais leur seule allégation autorisée est de "contribuer à réduire le temps d’endormissement". Ils n'améliorent pas la qualité du sommeil.Comment les conseiller ?Les références les plus dosées contiennent 1,9 mg de mélatonine. Il existe des formes à libération immédiate, différée ou prolongée, ou de film orodispersible, certaines sont associées à des plantes sédatives. La réduction du temps nécessaire à l’endormissement nécessite d'administrer au moins 1 mg de mélatonine 30 minutes à 1 heure avant le coucher. Dans le cadre du décalage horaire, la dose utilisée est de 0,5 mg avant le coucher, au moins trois jours avant le départ et jusqu'à l'adaptation au nouveau fuseau horaire.Quels sont les effets secondaires de la mélatonine ?Ses effets indésirables sont la fatigue, la somnolence, les maux de tête, les vertiges et une dépression temporaire. Les situations à risque sont les femmes enceintes et allaitantes, les enfants et les adolescents, les personnes souffrant de maladies inflammatoires, auto-immunes, d’épilepsie, d’asthme, de troubles de l’humeur ou du comportement. Elle pourrait interagir avec les médicaments contre l’hypertension artérielle, la dépression, le diabète de type 2, les anticoagulants.Les bienfaits des techniques de relaxation comportementale et cognitiveElles ont fait la preuve de leur efficacité dans de nombreuses études dans la prise en charge de l'insomnie à court et long terme. Elles sont recommandées dans la prise en charge de l'insomnie chronique en traitement principal, ou associées à un traitement médicamenteux de courte durée. Ces méthodes n'entraînent pas d'augmentation du temps de sommeil, mais améliorent le délai d'endormissement et les réveils nocturnes et modifient le ressenti du patient par rapport à son sommeil, d'où une amélioration des performances diurnes et de la qualité de vie.Quelles sont les différentes méthodes disponibles ?Les techniques de relaxation visent à réduire la tension musculaire. D'autres ont pour objectif de réorganiser le sommeil. Les techniques de méditation ou d’autohypnose exigent un apprentissage avec un professionnel dans le but de favoriser l'endormissement. Les thérapies dites comportementales conseillent au patient de modifier ses habitudes pour améliorer ses rituels : n'aller se coucher qu'en cas de sommeil, se lever et aller dans une autre pièce en cas d'éveil, n'utiliser le lit que pour dormir. Les thérapies cognitives cherchent à atténuer l'anxiété et la culpabilité du sujet sur la nécessité du sommeil en le questionnant sur ses croyances et ses connaissances sur les effets néfastes de l'insomnie et les anomalies socioprofessionnelles de l'insomniaque.Comment sont-elles conseillées en pratique ?Ces techniques s'insèrent dans le cadre d'un suivi, en général une séance par semaine pendant 6 semaines, avec éventuellement des séances de rappel après quelques mois. Elles ne sont pas prises en charge par l'assurance-maladie (certaines mutuelles commencent à les rembourser au moins partiellement).
Article précédent
Les mots du conseil
Quelques définitions
Un peu de physiopathologie
Les mots du conseil
Les produits conseils