À prévoir et à emporter

Une trousse de secours adaptée à chaque destination

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Publié le 26/05/2014

À chaque destination son lot de soucis, qu’on peut prévenir en remplissant correctement la trousse de secours du voyageur averti. Dans cette tache saisonnière, le pharmacien est le guide désigné. Mais savez-vous vraiment vous acquitter de ce devoir de vacances ?

Les conditions du voyage déterminent principalement la composition de la trousse de secours

Les conditions du voyage déterminent principalement la composition de la trousse de secours
Crédit photo : dr

• « JE PARS EN ZONE IMPALUDÉE »

Pour ces voyageurs, quatre réflexes sont à avoir : s’assurer que le voyageur a consulté pour une chimioprophylaxie médicamenteuse (selon le pays concerné) et qu’il emporte avec lui un antimoustique corporel aux concentrations adaptées (de type DEET, IR3535 ou encore icaridine), un répulsif pour imprégner les vêtements (à base de perméthrine), et une moustiquaire préalablement imprégnée*.

L’antimoustique corporel s’applique sur les zones découvertes du corps, tandis que le répulsif à appliquer sur les vêtements permet d’éviter que l’anophèle pique à travers ceux-ci (il est possible d’imprégner les vêtements avant le voyage, par pulvérisation ou par trempage, car la perméthrine résiste à plusieurs lavages). La moustiquaire permet notamment d’éviter les piqûres la nuit, l’anophèle piquant particulièrement entre le coucher et le lever du soleil. De plus, la climatisation, si elle réduit l’activité des moustiques, n’empêche pas les moustiques de piquer.

Pour les voyageurs qui seront exposés au soleil, leur préciser d’appliquer d’abord leur crème solaire puis leur répulsif cutané 20 minutes après.

• « JE PARS EN RANDONNÉE »

Le voyageur pourra emporter avec lui des pansements hydrocolloïdes pour prévenir ou soulager les ampoules (Compeed, Urgo, Dermaplast…), un tire-tiques (l’extraction sera suivie de l’application d’un antiseptique), une crème antimycosique, une pompe aspirante de venin (Aspivenin). En cas d’entorse, un spray délivrant du froid, un gel anti-inflammatoire et une bande de contention permettront d’effectuer les premiers gestes de soins.

• « JE PARS À L’AVENTURE »

Pour les plus grands aventuriers, du matériel supplémentaire peut être utile : couverture de survie, antibiotiques à large spectre… Conseiller au voyageur d’en parler à son médecin.

• « JE PARS À LA MER »

Là aussi, quelques produits spécifiques peuvent être conseillés. Par exemple, Médusyl est une formule associant une protection solaire et une protection contre les méduses. Prévoir un antiseptique contre les piqûres (vive, méduse principalement). Rappeler qu’avant désinfection, les piqûres de vives doivent être exposées à une source de chaleur (eau chaude pendant quelques minutes), le venin étant thermolabile, et les piqûres de méduses se rincent à l’eau de mer ou au sérum physiologique pendant 30 minutes. Les éventuelles aiguilles des vives et filaments des méduses sont retirés à l’aide d’une pince.

• « JE PARS DANS UN PAYS À TURISTA »

Le conseil varie en fonction de l’âge, des interactions médicamenteuses ou des antécédents : pansement intestinal, ralentisseur du transit de type antisécrétoire intestinal (racécadotril sur prescription), sachets de réhydratation orale, reconstituant de la flore intestinale avec probiotiques +/- prébiotiques… À associer avec un antiémétique si besoin (métopimazine). À l’inverse, les voyages peuvent aussi provoquer de la constipation : un laxatif sera utile pour les personnes qui y sont sujettes.

• « JE PARS DANS UN PAYS OÙ L’HYGIÈNE EST DOUTEUSE »

Attention à l’eau ! Lorsque l’utilisation d’eau encapsulée n’est pas envisageable, il est possible de la décontaminer. Si l’eau n’est pas claire, il faudra d’abord la filtrer à l’aide d’un filtre de type Katadyn (divers systèmes existent en fonction de l’usage escompté et de la turbidité de l’eau). Puis utiliser des comprimés de désinfection : Aquatabs, Micropur forte, Hydroclonazone… Ces comprimés se dissolvent dans un certain volume d’eau pendant une durée déterminée. La présence d’ions argent permet de plus de conserver l’eau un certain temps. Préciser que le brossage des dents aussi doit être réalisé avec cette eau décontaminée.

L’utilisation d’une solution hydroalcoolique est également un geste indispensable pour les mains : un petit conditionnement ou des unidoses permettront de l’emporter facilement. Rappeler qu’elle s’utilise sur des mains sèches et non souillées.

•« JE PARS EN BATEAU », « JE PARS EN AVION »

Contre le mal des transports, proposer un antihistaminique tel que diphénhydramine (Nautamine) ou diménhydrinate (de type Nausicalm ou Mercalm qui est associé à de la caféine qui contre les effets de somnolence) ou de l’homéopathie (Cocculine sous forme de doses ou de comprimés). Il existe aussi des bracelets agissant par acupuncture (Sea-band) ou des huiles essentielles en roller (Puressentiel mal des transports).

D’autres précautions peuvent être prises lors d’un transport en avion : le port de chaussettes ou de bas de contention pour limiter le risque thromboembolique (de façon générale, la station assise prolongée de plus de six heures augmente le risque de thrombose veineuse profonde), la prise d’un médicament contre l’anxiété, des bouchons d’oreille pour atténuer la douleur liée aux variations de pression (Quies earplane), la prise d’un vasoconstricteur nasal (sur prescription).

* Pour plus de détails, consulter le bulletin épidémiologique hebdomadaire : Recommandations sanitaires pour les voyageurs 2013
CÉLINE LONGEARD

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3096