Face à la hausse des intoxications par des produits au cannabidiol (CBD), les agences sanitaires ANSM et ANSES appellent à la vigilance. La majorité des produits impliqués contenaient des substances interdites ou des taux de tétrahydrocannabinol (THC) élevés. Face à une grande variété de symptômes, les agences rappellent la conduite à tenir.
E-liquide pour des cigarettes électroniques, résines ou fleurs à fumer, huiles ou bonbons à ingérer… Les produits au cannabidiol (CBD) sont largement vendus en boutique, dans des distributeurs automatiques et sur Internet. Mais « très souvent la composition annoncée – notamment sur les étiquettes - ne correspond pas à la composition réelle », alertent les deux agences sanitaires, ANSM et ANSES, dans un communiqué commun. Et pour cause : la vente de ces substances ajoutées, pour un effet plus puissant, est interdite.
Depuis 2024, plusieurs centaines d’intoxications ont été recensées. Dans la majorité des cas, les produits consommés contenaient des cannabinoïdes de synthèse (HHC, HHC-O, H4-CBD, MDMB-PINACA…), molécules très puissantes mimant l’action du tétrahydrocannabinol (THC), ou du THC, le principe actif du cannabis, à des taux supérieurs à 0,3 %.
Les produits contenant des cannabinoïdes de synthèse ou du THC à un taux supérieur à 0,3 % sont classés comme stupéfiants. Leur vente, leur achat et leur consommation sont interdits pour tous les usages (ingérer, vapoter, fumer…). Quant aux aliments contenant du CBD (huiles, gélules, bonbons ou chocolat, « gummies », sirops, gâteaux), ils ne sont pas autorisés à la vente dans l'Union européenne.
Des personnes pensant consommer du CBD peuvent alors présenter des effets indésirables « variés et parfois graves », quels que soient la durée, la fréquence et le mode de consommation : fatigue, somnolence, nausées, maux de tête, anxiété, vertiges, vomissements, tachycardie, crise d’angoisse aiguë, état d’agitation accompagné d’hallucinations, perte de connaissance, idées ou comportements suicidaires, crise d’épilepsie…
Que faire en cas d’effets indésirables ?
- Arrêter de consommer le produit (et le conserver pour une éventuelle analyse).
- Consulter un médecin ou appeler un centre antipoison au 01 45 42 59 59 (numéro d’urgence 24/24, 7/7).
- En cas de risque de détresse vitale (perte de connaissance, malaise…), appeler immédiatement le 15.
Les professionnels de santé, lorsqu’ils sont informés de tels effets, sont appelés à les déclarer sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables : signalement.social-sante.gouv.fr.
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