Jean-Bernard Fourtillan, Henri Joyeux et deux autres personnes sont jugés à partir du 8 décembre 2025 par le tribunal correctionnel de Paris pour des essais cliniques sauvages menés sur des patients atteints de la maladie de Parkinson, d’Alzheimer et d’autres pathologies entre 2018 et 2019.
Actualisation du 9 novembre : la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris a décidé de renvoyer le procès à fin juin-début juillet.
Le pharmacien Jean-Bernard Fourtillan et le médecin Henri Joyeux sont poursuivis pour avoir mené des essais cliniques illégaux sur au moins 380 malades de Parkinson ou d’Alzheimer, entre 2018 et 2019.
C’est dans une abbaye proche de Poitiers, que les patients se seraient vus administrer des patchs transdermiques contenant deux molécules, la valentonine et le 6-méthoxy-harmalan (deux dérivés de la mélatonine), des produits dont l’efficacité est inconnue, sans jamais solliciter l’avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Les recherches ont été financées par les dons de leurs patients, qui transitent via le Fonds Josefa, obscure organisation co-fondée par Fourtillan et Joyeux. En septembre 2019, après un signalement, l’ANSM met immédiatement fin à ces travaux illicites et saisit la justice. Testées sur des patients sans doute « obligés d'arrêter leur traitement », ces molécules ne sont peut-être pas « sans risque pour la santé des participants », a estimé l'ANSM. L'Agence a d'ailleurs demandé aux participants de « réaliser un bilan de santé et de conserver les patchs afin de permettre la réalisation éventuelle de futures analyses ».
En 2020, Henri Joyeux et Jean-Bernard Fourtillan sont mis en examen par le pôle santé du parquet de Paris, dont le jugement débute ce 8 décembre 2025. Jean-Bernard Fourtillan est poursuivi pour abus de confiance. Il comparaît également pour exercice illégal de la médecine, de la profession de pharmacien, escroquerie, faux et usage de faux. Les trois autres prévenus, le Pr Henri Joyeux, Marianne Fourtillan et le médecin Jean-Patrick Pruvot, sont renvoyés pour complicité. Les enquêteurs ont estimé que le Pr Fourtillan avait été le véritable maître d’œuvre de cette opération. Le Pr Henri Joyeux assure, de son côté, que le Pr Fourtillan était le seul décideur des essais cliniques, dont il assure ignorer le caractère illégal.
Sur les près de 400 patients ayant participé à ces essais, seuls quatre se sont constitués parties civiles. L’ANSM, l’Ordre des médecins et l’Ordre des pharmaciens se sont constitués parties civiles. Le procès doit se poursuivre jusqu’au 18 décembre.
Jean-Bernard Fourtillan, âgé de 82 ans, ne devrait pas assister au procès. Selon « Le Parisien », il serait interné en hôpital psychiatrique.
Avec « Le Parisien »
Article mis à jour le 9 novembre
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