Lorsqu’elle était étudiante, Géraldine Noury-Pépion était capitaine de l’équipe de football de la faculté de pharmacie et supportrice du FC Nantes. Elle n’a pas tellement changé, à 48 ans : elle est toujours capitaine et supportrice de son équipe. L’équipe aujourd’hui s’appelle le groupement Giphar, avec ses 1 250 officines adhérentes. Depuis le 25 septembre, elle en est la présidente et la première fan. « Giphar, c’est d’abord un collectif, je n’aurais pas pris de responsabilité si je n’avais été soutenue par ce collectif depuis le début. » Et cela, jusqu’à son élection. « Mes pairs m’ont dit : pourquoi tu ne serais pas candidate ? Ils m’ont portée », assure-t-elle. Elle a été élue à l’unanimité par le conseil de surveillance, composé de 14 pharmaciens, homme et femme à parité.
La confiance des adhérents, c’est aussi, bien sûr, l’aboutissement d’un engagement de vingt ans au sein du groupement. Le seul auquel elle ait appartenu. La titulaire est passée au cours de ces dix dernières années par la commission marketing, dont elle est devenue la présidente, puis par le comité stratégique, comme vice-présidente, enfin présidente. Un parcours qu’elle n’aurait pas imaginé lors de son retour à Carquefou, dans la banlieue aisée de Nantes, pour s’installer. « J’ai grandi ici et j’ai travaillé dans cette pharmacie, pendant mes études, raconte-t-elle. Quand je suis rentrée après deux ans et demi à La Réunion, avec mon futur mari, j’ai proposé à celle qui m’avait formée de prendre sa suite. Et, elle était prête à passer la main. »
Des missions en héritage
La petite officine fait alors partie de Giphar. Le temps de s’installer, Géraldine Noury-Pépion démarre en 2006 avec les outils du groupement coopératif. « C’est la force des liens au sein du comité local qui m’a aidée les trois premières années. J’avais 29 ans. Mon mari était pharmacien adjoint chez un confrère. Les anciens nous ont pris sous leur aile. On avait tout à apprendre. » En 2009, elle organise les premiers travaux pour augmenter la surface de vente de son officine. En 2014, elle s’investit dans la commission marketing. « Échanger en commission, cela crée de l’émulation », se souvient-elle. En 2019, elle se lance dans de grands chantiers pour appliquer ce qu’elle a compris. « On a tout cassé du sol au plafond, acquis un robot, on est passé à 130 m2 ».
« C’est très stimulant d’avoir une vision des enjeux à 360 degrés »
Géraldine Noury-Pépion, présidente de Giphar
En 2021, Richard Gréaume la pousse à s’engager davantage au sein du groupement, lorsqu’il est élu Président de Giphar, et la nomme à la tête du comité stratégique. Il lui donne pour mission de segmenter le réseau de 1 250 officines hétérogènes pour que chaque adhérent puisse s’engager en fonction de ses capacités, cela deviendra le programme d’adhésion Triplex. Que voit-il en elle ? « Il m’a dit un jour que j’étais son alter ego féminin, ce qui était impressionnant pour moi, car il était quelqu’un d’extraordinaire », confie-t-elle. Grande capacité de travail, esprit de collaboration, solidarité dans les décisions… « J’aime les gens, répète-t-elle, c’est important en tant que pharmacien, pour être à l’écoute des patients, mais aussi pour collaborer au sein d’un mouvement coopératif. »
La force des convictions
En 2022, la disparition de Richard Gréaume, à 45 ans, la marque profondément. Mais les membres du conseil de surveillance dont elle fait partie mettent un point d’honneur à poursuivre les missions qu’il leur a confiées. Au côté de la nouvelle présidente, Valérie Kieffer, Géraldine Noury-Pépion se concentre sur son mandat de vice-présidente. Ensemble, elles élaborent le plan stratégique 2024 – 2027. La titulaire pilote également, en tant que référente RSE, le programme « Ma Pharmacie responsable », lancé en mai dernier. En cinq mois seulement, un quart du réseau s’est déjà autoévalué sur cinq dimensions durables et lancé dans un plan d’action personnalisé. Objectif : 50 % du réseau fin décembre. « On est plus convaincant quand on est profondément convaincu », souligne-t-elle. « La RSE, c’est l’avenir. »
Mère de deux enfants, c’est en partie sur le temps familial qu’elle travaille aux projets du groupement. Et, en partie, parce qu’elle peut s’appuyer sur ses deux adjoints, trois préparateurs et un rayonniste. La petite officine de Carquefou est aujourd’hui de taille supérieure à la moyenne nationale. « Surtout, je suis hyperactive et je m’y retrouve intellectuellement, c’est très stimulant d’avoir une vision des enjeux à 360 degrés », reconnaît-elle. En recevant des dizaines de messages de félicitations et de soutien, après son élection à la présidence, elle a eu le sentiment de passer dans une autre dimension. Accompagnement du pharmacien dans son rôle d’acteur de santé, performance logistique et commerciale, croissance du réseau, à un moment où le modèle coopératif de Giphar fait preuve de sa robustesse… Les défis ne manquent pas pour les quatre ans à venir. Ni les occasions de convivialité. Giphar, avant tout, pour elle, « c’est une grande aventure humaine ».
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