Ces derniers mois, les tensions d’approvisionnement se multiplient sur les médicaments psychotropes. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a de nouveau réuni les représentants des professionnels de santé, des patients et des acteurs de la chaîne du médicament pour faire le point.
Sur la disponibilité des psychotropes, des améliorations sont observées ou sont en vue, tient premièrement à souligner l’ANSM. C’est notamment le cas pour la rispéridone injectable, avec une reprise des approvisionnements pour l’ensemble des dosages (RisperdalConsta 25 mg/2 ml, 37,5 mg/2 ml et 50 mg/2 ml). « Les besoins des patients devraient être à nouveau couverts courant novembre », précise l’agence. Pour rappel, un potentiel défaut de qualité avait été identifié sur RisperdalConsta LP (Janssen) L.P. 25 mg/2 ml, 37,5 mg/2 ml et 50 mg/2 ml en seringue préremplie, conduisant à la suspension de la distribution de ce médicament au mois d’octobre. Incident qui est intervenu alors que le laboratoire Janssen assurait l’intégralité de la couverture des besoins en médicaments à base de rispéridone injectable, palliant ainsi la rupture de stock du laboratoire Téva. Ce potentiel défaut de qualité a conduit l’ANSM à autoriser les pharmaciens à délivrer, à titre exceptionnel et temporaire, de la palipéridone injectable (Xeplion et génériques) en remplacement, sans que le patient ne présente une nouvelle ordonnance. L’ASNM annonce ce 10 novembre qu’elle « abrogera les mesures et dispositifs réglementaires mis en place pour faciliter le remplacement de la rispéridone injectable par la palipéridone injectable » dès que la disponibilité effective en pharmacie des différents dosages de RisperdalConsta sera confirmée.
Une amélioration progressive est aussi constatée pour la quétiapine (Xeroquel et génériques) 300 mg et 400 mg, avec une « reprise graduelle des approvisionnements qui devraient continuer à arriver en pharmacie dans les semaines à venir ». Sur ces dosages, la situation devrait rester tendue « au moins jusqu’à la fin de l’année 2025 », précise tout de même l’ANSM, qui rappelle au passage que « des préparations magistrales en 100 et 150 mg à libération immédiate sont toujours disponibles afin de compenser l’indisponibilité de la forme à libération prolongée ». La couverture des besoins reste par ailleurs assurée pour la quétiapine 50 mg LP.
Pour la venlafaxine (Effexor et génériques), qui fait l’objet de tensions depuis le mois de mars, « la mise à disposition de produits importés se poursuit et permet l’amélioration de la couverture des besoins des patients », assure l’ANSM. Depuis fin octobre, laboratoire Sandoz importe notamment une spécialité initialement destinée au marché suédois. Une remise à disposition normale pour les spécialités à base de venlafaxine LP 37,5 mg, gélule à libération prolongée (LP) est espérée début 2026.
Il faudra également faire preuve de patience avant un retour à la normale pour Téralithe (carbonate de lithium). Si la disponibilité du Téralithe 400 mg LP continue de s’améliorer, des tensions persistent sur le Téralithe 250 mg LI. Le laboratoire Delbert annonce des approvisionnements sur ce dernier dosage « avant la fin du mois de novembre », pour une arrivée en pharmacie « environ trois semaines après », ajoute l’ANSM. Les difficultés d’approvisionnement observées tour à tour sur ces deux présentations font suite à « un problème de conformité de la matière première du médicament », problème aggravé « par la hausse de la consommation de Téralithe, dans un contexte global de tensions en médicaments psychotropes », expliquait le gendarme du médicament cet été.
Concernant enfin Largactil 100 mg comprimés (chlorpromazine), il faudra là aussi attendre avant de voir la situation s’améliorer réellement. Si le laboratoire Neuraxpharm met à disposition des comprimés supplémentaires de Largactil 25 mg en quantité importante afin de pallier l’indisponibilité du dosage à 100 mg, ils ne devraient pas être disponibles en pharmacie avant « début décembre », estime l’ANSM. Pour faciliter la continuité des traitements, l’ANSM autorise d’ailleurs depuis fin octobre les pharmaciens à délivrer Largactil 25 mg en remplacement sans qu’une nouvelle ordonnance ne soit nécessaire et en étant vigilant sur le risque d’erreur médicamenteuse associé à ce changement de dosage.
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