L’influenceuse Maeva Ghennam n’est pas allée au bout de son « Pharma Tour » pour présenter sa gamme de produits. Est-ce dû aux annulations d’événement ou à « une urgence à Dubaï » comme elle l’affirme ? Son passage en officine, en tout cas, a laissé des traces au sein de la profession.
Le « Pharma Tour » de l’influenceuse Maeva Ghennam a pris fin plus tôt que prévu. Le week-end dernier, elle devait terminer sa tournée d’officines pour présenter sa gamme de « brumes » par une visite à Marseille, d’où elle est originaire, et où elle s’est fait connaître grâce à l’émission de téléréalité « Les Marseillais ». Mais les deux pharmacies phocéennes qui devaient l’accueillir, dimanche 14 décembre, ont annulé. L’une en raison de la polémique déclenchée par les vidéos postées par l’influenceuse sur les réseaux sociaux, l’autre parce que l’événement ne correspondait pas à son cahier des charges. La veille, une pharmacie à Échirolles avait également annulé sa venue.
Ces annulations expliquent-elles le retour précipité de l’influenceuse à Dubaï ? Dimanche 14 décembre, la jeune femme a posté une vidéo de l’avion où elle a indiqué rentrer « en urgence » en raison d’un « truc de fou ». « Quand je vous expliquerai, vous comprendrez ce qu’il m’arrive », promet-elle à ses millions de followers. En larmes, elle ajoute : « Je suis trop dégoûtée d’avoir arrêté comme ça le “Pharma Tour”, ça me faisait plaisir de vous voir ». Son retour pourrait être dû aussi aux suites judiciaires d’une plainte déposée contre elle, à Dubaï, lors d’une bagarre en soirée. Cette procédure lui a valu jusqu’à peu une interdiction de quitter les Émirats arabes unis. Elle a ainsi été absente de son procès à Paris, le 10 octobre dernier, pour pratique commerciale trompeuse.
La polémique qui a suivi ses publications où elle se met en scène à la pharmacie Carré Sénart – en blouse bleue (et non blanche) avec un badge professionnel, derrière un comptoir, en disant « on fait les caissières, les pharmaciennes » – a laissé des traces au sein de la profession. En raison des signalements déposés auprès de l’Ordre national des pharmaciens, aucun des titulaires qui ont finalement refusé d’accueillir l’influenceuse n’a accepté de commenter le « Pharma Tour ».
D’autres, chez qui la présentation s’est tenue discrètement, assurent qu’ils avaient posé le même cadre que pour n’importe quel événement à l’officine. Parmi eux, certains ne connaissaient même pas Maeva Ghennam et n’avaient pas communiqué sur sa venue lorsque celle-ci était programmée. « La commerciale nous a présenté un produit cosmétique fabriqué en France, et respectant notre cahier des charges, on a trouvé ça sympa, on n’imaginait pas de telles réactions », explique l’un d’eux. Par ailleurs, « il n’y avait même pas une centaine de fans, pour une pharmacie qui accueille 3 000 clients par jour en centre commercial, c’est une goutte d’eau », explique un autre titulaire qui regrette que cette polémique concerne les jeunes. « Les pharmacies s’adressent très peu à la génération Z, qui ne peut s’offrir les grandes marques cosmétiques qui font régulièrement des événements. Notre idée, c’était d’ouvrir l’officine à des populations un peu oubliées et de les attirer vers des produits d’hygiène et de beauté accessibles. » Selon lui, l’influenceuse proposait une expérience client différente, dont les officinaux ne maîtrisent pas (encore ?) les codes.
A la Une
Ordonnance numérique version 3 : les éditeurs de LGO sont en retard
Déchets de soins à risque infectieux
Collecte des e-DASRI : avez-vous pensé à déclarer vos cartons ?
CAVP
Retraite des pharmaciens : les pensions augmentent, les cotisations aussi
Limites entre publicité et information
Quand une influenceuse passe derrière le comptoir