Environnement et qualité de vie

Un habitat sur mesure

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Publié le 27/01/2020
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Handicaps physiques et maladies neurodégénératives peuvent engendrer d’importantes difficultés au sein même du foyer. Heureusement, des solutions existent pour que l’environnement s’adapte à la personne malade, et non l’inverse. Le but ? Aménager l’habitat afin de préserver autonomie et bien-être en toute sécurité.

Sécuriser l’environnement

Les personnes atteintes de maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson présentent également une altération des fonctions motrices et de coordination. Elles chutent donc facilement. Pour minimiser ce risque, les tapis doivent être enlevés, les sols glissants évités et aucun fil ne doit rester au sol. De plus, l’éclairage doit être suffisant. Les interrupteurs automatiques et les lampes à détecteur de mouvements sont particulièrement intéressants.

Dans la chambre, le lit doit être adapté au patient : lits médicalisés avec relève-buste et relève-jambes, matelas d’aide à la prévention des escarres ou encore très bas et sans barrières afin de minimiser le risque de chute chez les personnes atteintes d’Alzheimer. Une potence est utile pour les transferts ou repositionnements.

La salle de bains doit également être aménagée en cas de perte de mobilité. Les douches à l’italienne doivent être privilégiées avec chaise ou fauteuil de douche et sol antidérapant. Pour une sécurité optimale, des barres d’appui peuvent être installées, tout comme dans les toilettes où il faut aussi prévoir réhausse-WC et espace suffisant pour les manœuvres d’un fauteuil roulant.

Enfin, pour les patients atteints d’Alzheimer, les sources de dangers potentiels doivent être éliminées ou placées hors de leur portée. Cela inclut les médicaments, les produits de nettoyage, les allumettes, le fer à repasser… Dans la cuisine, mieux vaut remplacer une gazinière par un système électrique. Un téléphone avec message d’alerte préenregistré et touches « mémoires » avec photos peut également être sécurisant.

Offrir simplicité et stabilité

En cas de handicaps physiques, notamment pour les personnes en fauteuil roulant, l’aménagement de l’habitat passe par une amélioration de son accessibilité. Une largeur de passage de 90 cm au minimum doit être prévue. Cela concerne également les portes qui doivent parfois être élargies voire même retirées si possible. Un monte-escalier peut être indispensable.

Pour les personnes en fauteuil roulant, les serrures, interrupteurs, prises et poignées doivent être à portée de main. De même, dans la cuisine, le plan de travail doit être à hauteur réglable et l’espace en dessous des éviers libre pour les jambes. Il faut dans ce cas isoler les tuyaux pour éviter tout risque de brûlures.

La personne souffrant d’Alzheimer est souvent désorientée et distraite par de nombreuses stimulations. Simplifier son environnement est donc primordial. Pour cela, les objets dont elle a besoin au quotidien doivent être rangés à une place stratégique. Une pendule facile à lire et un calendrier éphéméride placés en évidence permettent de donner des repères temporaux. Des « pense-bêtes » précisant ce que sont les objets et comment les utiliser autonomisent le patient (à condition de ne pas en abuser).

Enfin, la personne malade a besoin d’un environnement stable et familier pour être rassurée. Les changements doivent donc être réalisés au fur et à mesure en tenant compte de son ressenti et de l’évolution de la maladie. Ergothérapeutes et psychomotriciens peuvent être de bons conseils.

Les aides financières

Aménager l’ensemble d’un logement est coûteux. C’est pourquoi différents organismes peuvent attribuer des aides financières. Il s’agit de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH), de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), des caisses de retraite, ainsi que du Conseil général par le biais de l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie destinée aux personnes âgées de 60 ans et plus en perte d’autonomie). Afin de prétendre à une aide, il est impératif de les contacter avant tout travaux.

Robots de compagnie pour personnes isolées

Il est reconnu que l’isolement social et le sentiment de solitude entraînent un risque de décès accru chez la personne âgée. C’est pourquoi différentes entreprises se sont lancées dans le développement de robots destinés aux seniors. Leur but ? Proposer une interaction sociale et une assistance. Si certains peuvent en effet rappeler des événements importants ou la prise de médicaments, d’autres savent détecter des chutes ou des activités inhabituelles, ramasser des objets ou encore stimuler les fonctions cognitives de la personne. Ces robots doivent toutefois rester à leur place, celle d’assistant et non d’aidant principal.

Anne-Sophie Leroy

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3573