Ordonnances de saison

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Publié le 09/12/2019
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Monsieur Georges D., 56 ans

 

Onbrez 150 µg                        1 bouffée par jour à heure fixe

Flixotide Diskus 100              2 bouffées/jour

Ventoline 100                         si sensation d’oppression thoracique, un flacon

Nicopatch 21 mg                     un patch/jour

 

Traitement pour un mois

 

Le contexte

Monsieur D. a noté de grandes difficultés respiratoires à réaliser le plus léger des efforts : porter des courses lui était devenu impossible. Fumant presque 1,5 paquet/jour depuis environ 30 ans, il présente une BPCO d’évolution modérée. Face à des symptômes s’aggravant, il a consulté son médecin de famille qui l’a orienté vers une consultation de pneumologie. Traitement symptomatique, substitution nicotinique, kinésithérapie : ce patient devra être observant sous peine de voir sa pathologie évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique sévère.

Votre conseil

La prescription associe trois médicaments actifs sur les bronches :

L’indacatérol (Onbrez) est un bronchodilatateur b2-mimétique. Une durée d’action prolongée permet de l’utiliser à raison d’une prise quotidienne.

La fluticasone (Flixotide), un glucocorticoïde, agit par ses propriétés anti-inflammatoires et par sa capacité à moduler l’hyper-réactivité bronchique non spécifique. N’étant pas explicitement indiquée dans la BPCO, elle est administrée hors AMM mais ce type de prescription est fréquent dans ce contexte.

D’action immédiate, le salbutamol (Ventoline) est destiné au traitement symptomatique des épisodes aigus : il est inhalé « à la demande », notamment lors d’efforts physiques. Son association à l’indacatérol d’action prolongée ne pose pas de problème tant qu’elle se résume à répondre à une exacerbation aiguë (sans excéder 8 bouffées/jour, sauf avis médical).

Par ailleurs, les patchs de nicotine (Nicopatch) facilitent le sevrage du tabac en réalisant une substitution nicotinique dont l’efficience reste incertaine chez ce patient encore insuffisamment préparé psychologiquement.

Ces traitements bénéficient d’une bonne tolérance et ne donnent pas lieu à interactions. Le tabagisme demeurant le principal facteur de risque de BPCO, il est indispensable que Monsieur D. renonce à la cigarette et s’astreigne à la pratique d’une activité physique douce mais régulière (marche, etc.).

 

Paul P., 7 ans

 

Spasfon                                              3 cp/j

Diosmectite sachet                             1 sachet matin et soir durant 3 jours

Régime adapté et hydratation.

 

Le contexte

Paul n’a pas échappé à l’épidémie de « gastro » classique en saison hivernale. Courbatures, spasmes intestinaux, diarrhées, nausées (vomissements et fièvre peuvent parfois être au rendez-vous) : son père l’a emmené rapidement chez le médecin de famille.

Votre conseil

Tout rentrera dans l’ordre en deux à trois jours. Un régime alimentaire adapté durant quelques jours contribue à limiter les diarrhées : appauvri en légumes verts et en laitages, il associe riz, pâtes, purée de carottes, compote de pomme et de bananes, gelée de coings sans oublier bien sûr une hydratation abondante.

Le médecin a prescrit deux médicaments symptomatologiques car il n’existe pas de traitement curatif contre les gastroentérites virales :

La diosmectite est une argile destinée à traiter les épisodes diarrhéiques, y compris chez l’enfant. Rappelons que les antidiarrhéiques à base d'argile ne doivent plus être administrés aux enfants < 2 ans en raison d'un risque de passage d'infimes quantités de plomb dans le sang (tout en sachant qu’aucun cas de contamination au plomb n'a jamais été détecté !).

Le phloroglucinol (Spasfon), un antispasmodique, limite la douleur abdominale et bénéficie d’une bonne tolérance. Toutefois, il n’y a pas lieu d’en prolonger inutilement l’administration : le médecin aurait dû définir la durée de son administration.

Il importe de rappeler que les gastro-entérites virales sont prévenues par des précautions d’hygiène simples, identiques à celles mises en œuvre pour la prophylaxie grippale : lavages de mains récurrents et soigneux à l’eau chaude et au savon (ou recours à un soluté hydro-alcoolique), nettoyage régulier des jouets, des poignées de porte, stricte individualisation des verres, des couverts, etc.

 

Monsieur Jacky M., 77 ans

Amoxilline/acide clavulanique 1 g                 1 sachet matin, midi, soir durant 10 jours

Ultra-levure                                                  4 gélules chaque jour durant 2 semaines

Allopurinol 100 mg                                         3 cp par jour

Acamprosate                                                   2 cp matin, midi et soir

 

Le contexte

Monsieur M. souffre d’une bronchite, infection pouvant s’aggraver facilement chez ce patient âgé, traité de longue date pour hyperuricémie et ayant tendance à continuer à boire malgré un traitement destiné à faciliter le maintien de l’abstinence (acamprosate).

La prescription de l’association amoxicilline + acide clavulanique se justifie par la vulnérabilité du patient, ex-alcoolodépendant et fumeur. La levure contribue à prévenir la survenue de troubles gastro-intestinaux iatrogènes.

Votre conseil

S’hydrater abondamment en privilégiant les boissons chaudes (type thé ou infusions). Informer Monsieur M. des effets indésirables propres à toute antibiothérapie. L'utilisation d'allopurinol lors d’un traitement par amoxicilline augmente la probabilité de survenue de réactions cutanées allergiques ; l’acamprosate peut également induire des effets indésirables à type de prurit. Il faut attirer l’attention du patient sur ce risque et lui rappeler de signaler tout signe dermatologique suspect (rougeurs, prurit, etc.).


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3564