L’antidépresseur fluvoxamine (Floxyfral) ne doit pas être utilisé contre le Covid en l'état actuel des connaissances, ont estimé les autorités sanitaires françaises qui répondaient à une demande formulée par deux psychiatres.
« Les données disponibles à ce jour ne permettent pas d’étayer un bénéfice clinique de la fluvoxamine en traitement curatif du Covid-19. Nous ne pouvons donc pas mettre en place une prescription compassionnelle pour la fluvoxamine dans cette indication », a indiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui a répondu, le 5 avril, à une demande formulée fin janvier 2022 par deux psychiatres. Ces derniers avaient en effet instruit auprès de l’ANSM une demande de mise à disposition de la fluvoxamine dans le traitement curatif du Covid-19, dans un cadre de prescription compassionnelle.
Leur sollicitation s’appuyait notamment sur le fait que la fluvoxamine, contrairement à l’hydroxychloroquine, est l'un des rares médicaments déjà existants à avoir donné des résultats intéressants contre les formes graves de Covid.
Certaines études ont observé, après coup, qu'il y avait moins de complications de Covid chez les patients déjà traités par fluvoxamine, sans toutefois avoir mis en évidence un lien de cause à effet. D’autres études, plus rares, ont cherché à estimer les bénéfices de la fluvoxamine comparée à un placebo, mais, pour l'ANSM, elles présentent des biais trop importants pour pouvoir être prises en compte. La plus vaste étude, menée au Brésil et publiée fin 2021, a notamment comme défaut d'avoir mélangé deux critères d'évaluation : le risque de rester au-delà de quelques heures dans un service d'urgence, et celui d'être hospitalisé après plusieurs semaines. « On n'est pas au même niveau de sévérité dans les critères », remarque Philippe Vella, spécialiste des antidépresseurs à l'ANSM.
L'ANSM juge aussi que ces études ne détaillent pas assez le risque d'effets indésirables de la fluvoxamine. Certes, son usage comme antidépresseur est bien documenté, mais elle serait donnée à des doses et un rythme bien différents contre le Covid.
En revanche, l’ANSM ne reste pas figée dans sa position, « qui peut tout à fait évoluer et être révisée si de nouvelles données venaient à émerger », assure Philippe Vella, souhaitant que des études plus vastes soient mises en œuvre.
Avec l'AFP.
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