Chez le médecin

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Publié le 21/01/2019
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Il convient, en premier lieu, de passer en revue les diagnostics différentiels. En effet, une toux ou des expectorations et/ou une dyspnée d’effort ou paroxystique, ne sont pas obligatoirement synonymes de BPCO.

La bronchite chronique, définie par une toux productive quotidienne durant au moins 3 mois par an, pendant au moins 2 années consécutives, concerne la moitié des fumeurs et peut être associée à une BPCO. Si aucun trouble ventilatoire obstructif (TVO) n’est détecté à la spirométrie, cela exclut la BPCO.

À l’inverse, la BPCO n’est pas toujours accompagnée d’une bronchite chronique ; il faut rester attentif à d’autres symptômes comme la dyspnée d’effort ou la survenue de bronchites répétées chez un patient exposé à des toxiques.

L’asthme est une autre bronchopathie chronique très fréquente. Même s’il est classiquement considéré comme une maladie du sujet jeune, sa prévalence est de 6 % chez l’adulte ; il faut donc y penser systématiquement. La variabilité des symptômes respiratoires au cours du temps et le caractère paroxystique des crises sont évocateurs, notamment s’il y a aussi des signes de rhinite allergique. La distinction entre asthme et BPCO est indispensable, la balance bénéfices risques des classes de traitements inhalés étant très différente dans ces deux pathologies.

Les dilatations des bronches, dont les étiologies sont multiples (mucoviscidose notamment) sont plus rares. Elles s’accompagnent également d’un TVO non complètement réversible rendant la distinction avec une BPCO parfois difficile (rôle de l’imagerie thoracique). L’emphysème, caractérisé par un élargissement anormal et permanent des espaces aériens distaux, avec destruction des parois alvéolaires, sans fibrose associée, se traduit radiologiquement par des hypodensités dans les parenchymes pulmonaires, voire des bulles… Fréquent dans la BPCO (mais inconstant), il peut toutefois exister en l’absence de toute obstruction bronchique objectivée à la spirométrie.

Le diagnostic posé, l’étape suivante consiste à évaluer la sévérité de la BPCO (quatre stades). Longtemps seulement estimée en fonction de la gravité de l’obstruction bronchique (VEMS), celle-ci prend en compte à l’heure actuelle d’autres facteurs : état nutritionnel (IMC), dyspnée (échelle mMRC), tolérance à l’exercice (test de marche de 6 minutes). L’ensemble de ces éléments est pris en compte dans le score composite de BORE. On peut y ajouter une évaluation du retentissement de la maladie sur la qualité de vie par un questionnaire comme le CAT (COPD Assessment Test).


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3488