La baisse envisagée du plafond de remise sur les génériques pourrait avoir de lourdes conséquences sur le maillage pharmaceutique, notamment sur les officines déjà fragilisées économiquement. Pour sensibiliser les patients sur cet enjeu, une pétition intitulée « Non aux déserts pharmaceutiques ! » a été lancée sur le site « change.org », à l’initiative des principales instances représentant la profession (FSPF, USPO, UNPF, UDGPO, FEDERGY).
Le constat est déjà posé. En France, les fermetures d’officines s’accélèrent et aujourd’hui, « 1 pharmacie sur 3 est menacée », alerte notamment l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « 6 000 communes risquent de perdre leur officine », ajoute le syndicat. Une situation qui pourrait bien être encore aggravée par la baisse du plafond de remise sur les génériques, qui pourrait passer de 40 % à 30 %, comme envisagé par le gouvernement. Pour sensibiliser les patients sur les difficultés et les menaces qui pèsent sur le réseau pharmaceutique, les syndicats invitent les officinaux à relayer une pétition mise en ligne sur le site « change.org ». « Moins de pharmacies, moins de soins, moins d'accompagnement : votre santé est en danger. Le gouvernement privilégie les big pharma et leurs actionnaires au détriment de la pharmacie de proximité », résume cette pétition, qui appelle les patients à dire « non aux déserts pharmaceutiques ». Mise en ligne le 22 juillet, elle avait déjà réuni près de 15 000 signatures à peine 24 heures plus tard.
Les auteurs de la pétition en profitent pour rappeler également leur opposition « au doublement des franchises médicales et à leur encaissement en pharmacie » et « aux pénuries de traitements ». Pour informer les patients sur l’existence de cette pétition et l’ensemble des actions de mobilisation en cours (grève des gardes, refus du tiers payant conventionnel pendant les réquisitions…) une affiche est également à disposition des pharmaciens. « Les déserts médicaux vont devenir des déserts pharmaceutiques. Les pharmacies seront plus éloignées. Faute de moyens, il n’y aura plus de vaccination et de dépistage en pharmacie », précise notamment ce document.
Cette pétition s’inscrit dans le cadre des actions de mobilisation décidées par les syndicats représentant la profession pour protester contre la baisse annoncée du plafond de remise sur les génériques. Si leurs revendications (à savoir un maintien du plafond au niveau actuel de 40 %) ne sont pas entendues, la FSPF et l’USPO ont déjà prévu une journée noire le 18 septembre, la fermeture des pharmacies tous les samedis à partir du 27 septembre, la grève de la préparation des piluliers dans les EHPAD à compter du 10 septembre et bien sûr la poursuite de la grève des gardes déjà en cours. Les organisations syndicales doivent être reçues ce mercredi par le ministre de la Santé, Yannick Neuder, pour évoquer à nouveau ce sujet.
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