L’URPS PACA propose à cent pharmacies de tester une application de télé-expertise, utilisant des photos et un questionnaire clinique, pour obtenir un avis médical sur des problèmes de peau. Objectif : améliorer l’efficacité et la qualité de la réponse en officines.
L’URPS Pharmaciens Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) a lancé une expérimentation afin d’évaluer le recours à la télé-expertise pour des soins non programmés en dermatologie. L’URPS a proposé à une centaine de pharmacies de tester, gratuitement, une application qui permet de solliciter un avis médical à distance, pour des lésions cutanées. « Il ne s’agit pas de dépistage de cancers cutanés, si la demande du patient concerne un grain de beauté, le pharmacien l’oriente vers une consultation physique régulière », précise Felicia Ferrera, présidente de l’URPS PACA. Il le fera également si l’observation avec un dermatoscope est nécessaire.
À l’aide de l’application Pictaderm, téléchargée sur un téléphone portable, le pharmacien prend des photos du problème de peau et rempli un questionnaire clinique. Des médecins généralistes et dermatologiques reçoivent une notification et choisissent d’y répondre ou non, en fonction de leur disponibilité. La réponse est adressée au pharmacien dans les 12 heures en moyenne. Le patient reçoit un SMS le prévenant qu’il peut passer à la pharmacie pour recevoir le conseil adapté par le pharmacien. « Ce dernier reste le dépositaire du message », souligne Felicia Ferrera.
L’objectif de l’expérimentation, qui n’utilise pas l’intelligence artificielle, vise trois dimensions : la première, améliorer la qualité de vie du patient, en lui permettant d’« avoir une réponse sans devoir aller aux urgences ou attendre plusieurs semaines pour un rendez-vous de dermatologie », souligne la Présidente de l’URPS pharmaciens PACA. La deuxième, permettre aux pharmaciens d’être plus efficaces grâce à l’avis d’experts en dermatologie. Et la troisième, développer un gisement d’économies pour le système de santé en désencombrant les urgences, prévenant les complications ou les loupés de diagnostic.
L’application, utilisée par 1 200 pharmacies selon son PDG John Djaffar, permet aux médecins partenaires d’éditer une ordonnance le cas échéant. L’expérimentation de l’URPS PACA n’inclut cependant pas la délivrance d’ordonnances. Il s’agit, à terme, de valoriser l’action de conseil du pharmacien. Pictaderm recommande sur son site de facturer le service au patient, à hauteur de 5 euros. Dans l’expérimentation, le patient ne paie rien. L’URPS PACA fixe la rémunération du pharmacien à 10 euros : « 5 euros pour l’application de télé-expertise et 5 euros pour l’action de donner des conseils avisés, pris en charge par l’URPS », explique Felicia Ferrera. « Nous verrons en fonction de l’évaluation si ce dispositif de télé-expertise est efficace, il pourrait alors être un gisement de rémunération supplémentaire pour le pharmacien. »
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