Télé-expertise

Le pharmacien expert : un nouveau concept

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Publié le 27/10/2020
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Défendue comme une piste à ouvrir à tous les professionnels de santé par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) lors des négociations conventionnelles avec l’assurance-maladie, la télé-expertise est un concept qui ne parle pas à tout le monde.

Délégué général aux affaires institutionnelles de la Société française de la santé digitale (SFSD), l’économiste en santé Jean-Jacques Zambrowski, explicite la démarche. « La télé-expertise est le moment où un professionnel de santé est interrogé par un autre professionnel de santé pour donner un avis de sa compétence », par le biais d'outils numériques. Elle est actuellement orientée vers les seuls médecins. La FSPF souhaite que la télé-expertise profite aussi aux en pharmaciens et y travaille lors des négociations conventionnelles avec l'assurance-maladie. « Une expérimentation en dermatologie a été menée par une consœur, Josiane Corneloup, également députée. C’est intéressant parce que, dans les territoires, l’accès à certains spécialistes est compliqué, c’est donc un champ qui s’ouvre pour l’officine », décrit Philippe Besset, président de la FSPF.

Spécialiste du médicament

Dans ce cas, c’est le pharmacien qui consulte un expert, en l’occurrence un dermatologue, mais qui pourrait être un autre spécialiste comme un cardiologue, note Jean-Jacques Zambrowski, dès lors que le pharmacien a doté son officine des outils nécessaires, par exemple pour réaliser un électrocardiogramme.

La SFSD travaille aussi sur des modes de télé-expertise où le pharmacien devient l’expert consulté, en tant que spécialiste du médicament. Des expérimentations démarrent dans le domaine des anticancéreux pris en ambulatoire et dans des pathologies sévères comme la dégénérescence de la moelle. « Le pharmacien participe aux réunions de concertation pluridisciplinaires et peut être consulté, par exemple sur la cinétique ou le métabolisme d’un médicament. Il est intéressant d’utiliser le savoir des pharmaciens d’officine dans ce cadre plutôt que d’interroger systématiquement les pharmaciens cliniciens du centre hospitalier universitaire le plus proche, souligne Jean-Jacques Zambrowski. L’avantage avec le pharmacien d’officine c’est qu’il est en contact avec le patient dans la vraie vie, beaucoup plus que l’oncologue du centre régional de lutte contre le cancer. »

Mélanie Mazière

Source : Le Quotidien du Pharmacien