Trois semaines après le début de la mobilisation et à la veille d’une dernière concertation au ministère de la Santé sur le plafond des remises génériques et biosimilaires, la grève des gardes ne faiblit pas, laissant les ARS parfois fébriles. Illustration avec quelques chiffres en région.
Au 17 juillet, le taux de pharmaciens s’étant déclarés en grève des gardes était de 65,72 % en Centre-Val de Loire (485 pharmacies grévistes) et de 43,5 % (872 pharmacies) en Nouvelle Aquitaine. En Bretagne, ce taux monte à 77 % au 21 juillet. En Normandie, où le mouvement de grève a commencé dès le 26 juin en Seine-Maritime, suivi par les autres départements le 1er juillet, « la très grande majorité des officines positionnées sur les tableaux de gardes se déclarent grévistes », rapporte le 22 juillet l’Agence régionale de santé (ARS). Les chiffres, transmis par différentes ARS, restent relativement stables depuis le début du mouvement contre la baisse du plafond de remise sur les génériques.
En Bourgogne-Franche-Comté, le mouvement s’est durci : « L’évolution est à la hausse puisqu’à l’échelle de la région, le taux de grévistes était autour de 50 % au début du mouvement et il est à ce jour (16 juillet, NDLR) de 71 %, concernant 884 pharmacies, rapporte l’ARS. Des pharmaciens continuent à se déclarer grévistes au fil de l’eau. À titre d’exemple : nous avons reçu 7 nouvelles déclarations le mardi 15 juillet ». Dans cette région, le taux de pharmacies grévistes oscille de 59 % à 89 % selon les départements.
En conséquence, les réquisitions vont bon train. Par exemple, 15 officines ont été réquisitionnées entre le mardi 15 juillet et le dimanche 20 juillet en Bourgogne-Franche-Comté. L’ARS Centre-Val de Loire a réquisitionné 10 officines par jour en semaine et 12 officines le dimanche dans les départements de l’Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher. Dans les Hauts-de-France, les réquisitions étaient pour le moins atypiques en début de mouvement : la préfecture avait fait appel aux huissiers pour réquisitionner les pharmaciens de garde, les forces de police étant occupées… par le passage du Tour de France. Dans le Var et dans le Bas-Rhin, les réquisitions de pharmaciens ont été jugées illégales.
Si la grève des gardes n’a pas entraîné de ruptures d’accès aux soins malgré un mouvement très suivi, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté signale quelques difficultés « la première semaine de grève où quelques services d’urgence et maisons médicales de garde ont eu du mal à orienter les patients vers une officine de garde. Certains patients ont rencontré quelques difficultés à accéder à l’information des officines qui assuraient leur garde. Cela n’a pas eu d’impact majeur sur la qualité de prise en charge des patients. L’ARS adresse aux centres 15 la liste des officines assurant leur garde et communique avec les syndicats de pharmaciens pour la mise à jour des outils de garde Servigarde (www.servigardes.fr/0825 74 20 30) et Resogarde (www.3237.fr/3237) qui peuvent être consultés par les usagers et les professionnels de santé. » Rien à signaler dans les autres régions.
Face à un gouvernement qui tente d’imposer un plafond de 30 % pour les remises sur les génériques (contre 40 % actuellement) et 15 % pour les biosimilaires, la profession ne compte pas en rester là. Une « journée noire » est prévue le 18 septembre et les pharmaciens sont appelés à fermer leurs officines tous les samedis à partir du 27 septembre. Depuis quelques jours, les syndicats incitent également les pharmaciens à ne plus pratiquer le tiers payant conventionnel lorsqu’ils sont réquisitionnés.
Protection des victimes de violences
Séquestrée par son compagnon, elle est secourue grâce à l’équipe officinale
Chez les plus de 65 ans
Vaccins grippe Efluelda et Fluad : nouveaux prix et top départ pour les commandes
Économie du médicament
Plafond sur les remises génériques : le ministère revoit sa proposition (un peu) à la hausse
Baisse de prix
Un nouveau prix pour le vaccin Bexsero à partir du 2 septembre