Rappel épidémiologique

Publié le 18/02/2013
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La prévalence de la maladie asthmatique, comprise entre 5 % et 10 % chez l’adulte (supérieure chez l’enfant), augmente constamment dans les pays développés, probablement en raison de facteurs environnementaux : exposition précoce à certains allergènes et/ou à des polluants atmosphériques.

L’asthme affecte environ 4 millions de Français avec une mortalité restant constante depuis une vingtaine d’années (environ 2 000 décès/an).

La maladie asthmatique a une origine allergique chez 80 % des adultes et chez 95 % des enfants. Si des facteurs prédisposants à la maladie sont connus (facteurs génétiques, atopie), ce sont d’autres facteurs qui suscitent la survenue des exacerbations aiguës (« crises d’asthme ») et concourent, par la récurrence de leur action, à entretenir une maladie asthmatique évolutive (pneumallergènes, polluants, etc.).

Facteurs prédisposants à l’asthme.

Plusieurs gènes de susceptibilité aux facteurs environnementaux interagissent dans le développement d’un asthme ; cette hétérogénéité génétique explique son hétérogénéité clinique.

Les sujets atopiques, qui produisent une quantité anormale d’immunoglobulines E (IgE) en réponse à une stimulation allergénique, sont particulièrement exposés à l’asthme. La maladie est plus fréquente chez le garçon que chez la fille avant l’âge de 10 ans, et connaît un pic de fréquence chez la femme à la ménopause.

Facteurs favorisant les exacerbations aiguës.

De nombreux facteurs sensibilisent les voies aériennes et déclenchent des crises d’asthme. L’arrêt de l’exposition à ces facteurs ne supprime pas la maladie asthmatique, mais réduit l’incidence et la sévérité des crises.

- Pneumallergènes domestiques. Les allergènes inhalés (pneumallergènes) sont variés : acariens (literie, poussière), notamment en atmosphère chaude et humide, mais aussi poils d’animaux (chats et rongeurs ; à moindre échelle : chiens), fumée du tabac, substances toxiques diverses (colles des meubles et des revêtements intérieurs, formaldéhyde, solvants divers, etc.), moisissures dans les zones tropicales.

- Pneumallergènes atmosphériques. Les polluants industriels et liés à la circulation automobile participent à l’augmentation de l’incidence de l’asthme : SO2, NO, ozone, CO, etc. Les crises peuvent aussi avoir pour origine des pollens ou des spores de moisissures.

- Allergènes professionnels. Certains sont allergisants (poussière de bois, farines, etc.) et d’autres toxiques ou irritatifs (formaldéhyde, solvants divers, désinfectants, etc.). Ils sont à l’origine d’environ 10 % des cas d’asthme : les professions les plus atteintes sont issues de l’industrie, de la boulangerie, de la coiffure, du bois, des hôpitaux… Les troubles disparaissent généralement après l’arrêt à l’exposition.

- Épisodes infectieux. Les agents diffèrent selon l’âge : avant deux ans, le virus respiratoire syncytial domine mais plus tard, les virus para-influenzae, les rhinovirus, le virus grippal et éventuellement Mycoplasma pneumoniae peuvent être impliqués.

- Facteurs environnementaux. Des allergènes non inhalés participent à la survenue des crises : allergènes alimentaires (lait de vache, œuf, arachide), aspirine et anti-inflammatoires non-stéroïdiens (induisant une augmentation de la production de leucotriènes favorisant la libération d’IgE, notamment chez les sujets souffrant de polypose nasale ou de sinusite : c’est le syndrome de Widal). Un air froid et sec augmente l’hyperréactivité bronchique.

- Facteurs physiologiques. Des facteurs endogènes hormonaux (ex : aggravation en période prémenstruelle chez la femme), psychologiques, digestifs (reflux gastro-œsophagien fréquemment associé) ont un rôle déclenchant/aggravant des symptômes de l’asthme. L’asthme d’effort se traduit par une toux, un essoufflement et une hyperventilation observés 5 à 10 minutes après le début d’un exercice physique, avec récupération en une heure environ.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2983