Pied du diabétique

5 règles d’or pour éviter le pire

Publié le 30/05/2011
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Zone à risque par excellence, le pied du sujet diabétique est le siège potentiel de bien des complications. Conséquences directes de la maladie, celles-ci conduisent chaque année 10 000 à 15 000 personnes à subir l’amputation d’un orteil, du pied voire de la jambe entière. Une situation extrême dont tout un chacun peut se prémunir en respectant, au quotidien, quelques règles comportementales simples.
Des soins attentifs et réguliers sont la meilleure des assurances contre les complications

Des soins attentifs et réguliers sont la meilleure des assurances contre les complications
Crédit photo : phanie

DEUX PROBLÉMATIQUES principales menacent les membres inférieurs : l’artérite est une atteinte des artères qui se traduit par une mauvaise circulation sanguine notamment au niveau de la peau. Mal irrigué, le tissu cutané est fragilisé, en proie à la sécheresse, à l’hyperkératose et aux fissures. Il cicatrise moins bien et peut même être atteint de nécrose. Un risque que vient aggraver la nature du pied - milieu septique par excellence - et la possibilité d’infection favorisée par l’état immunodépressif que présentent fréquemment les sujets diabétiques. La neuropathie est cependant la complication la plus préoccupante car elle est à l’origine de bien des lésions du pied. En effet, elle touche les nerfs provoquant une perte de sensibilité profonde à la douleur, au toucher, à la chaleur. Un déficit en signaux d’alerte capable de masquer toute sensation de frottement, de pression et même d’occulter la présence d’un caillou dans la chaussure et les blessures qu’il peut causer. Ces situations pouvant se solder de façon dramatique pour les malades, une seule réponse doit être apportée, celle qui consiste à prévenir tout contexte à risque. Pour ce faire, il convient de respecter quelques règles simples d’hygiène, de soin et de comportement.

2 Nettoyer

Une fois l’état des pieds contrôlé, il convient de les nettoyer. L’idéal est de les plonger dans un bain additionné de sels à pH acide biologique (acide lactique, acide citrique). Des actifs intéressants car ils produisent un effet dynamisant sur les tissus au lieu de les amollir comme le fait l’eau en général. Les ablutions peuvent durer 15 minutes dans un bain à 40 °C. Au sortir, on essuie la peau par tamponnement en évitant de frotter. Si le sujet ne dispose pas d’eau pour sa toilette, il peut utiliser un produit de nettoyage adapté qu’il va répartir sur l’épiderme à l’aide d’un gant de toilette par exemple. En cas de plaie, le pied ne doit pas être baigné mais simplement nettoyé en contournant la zone de lésion qui, pour sa part, sera désinfectée avant d’appliquer un produit cicatrisant. Le rituel de la toilette n’exclut bien sûr pas les ongles, sources éventuelles de blessures. Il faudra les couper droits et terminer l’opération en utilisant une lime à ongle pour arrondir tous les angles.

4 Bouger !

Non, l’exercice physique n’est pas déconseillé au patient diabétique. La marche, tout particulièrement, est même recommandée car elle va activer la circulation sanguine mais aussi servir la physiologie cutanée. Sans activation, les cellules des tissus - et leur fraction nerveuse - meurent. Pour éviter les phénomènes de stase sanguine et la paresse neurologique, il va donc falloir marcher !

5 A proscrire

L’utilisation de certains produits parfaitement adaptés au soin du plus grand nombre est formellement déconseillée aux sujets diabétiques. C’est le cas des crèmes kératolytiques et spécifiquement des coricides qui agissent en détruisant les structures de la peau, un mode d’action à proscrire surtout en cas de perte de sensibilité. Également à éviter, la chaleur trop élevée - autour de 50 °C - car elle déstructure les tissus.

› ANNE-SOPHIE PICHARD

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2841