À la veille d’une réunion peut-être décisive avec le ministère de la Santé, des officinaux se demandent s’il ne faudrait pas stocker des médicaments génériques tant que le plafond de remise est fixé à 40 % et anticiper ainsi la baisse probable de ce même plafond. Une idée qui peut sembler alléchante mais qui pourrait bien se retourner contre les pharmaciens…
Si l’on se fie à l’arbitrage rendu par Matignon, le plafond de remise sur les génériques devrait être abaissé de 40 % à 30 %. Pour en avoir la certitude, il faudra toutefois attendre la parution d’un nouveau texte au « Journal officiel » d’ici au 1er août. Ce nouvel arrêté prendra la suite de celui aujourd’hui en vigueur, lequel a prolongé provisoirement le plafond de remise à 40 % sur les génériques jusqu’à la fin du mois en cours. Une situation qui pousse des officinaux à s’interroger sur la conduite à tenir. Ne serait-il pas pertinent de stocker des génériques tant que le plafond à 40 % est en vigueur et anticiper ainsi les changements à venir ?
Pour Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), hors de question d’inciter ses confrères et consœurs à appliquer une telle stratégie. « C’est un peu un coup de bourse et je n’aime pas trop donner ce type de conseil donc je ne vais pas le faire, explique-t-il pour commencer. Premièrement, l’arrêté n’est pas encore connu et on ne sait pas quand il sera applicable. Est-ce que ce sera le 1er août, le 1er octobre, le1er janvier ? On ne le sait pas. Deuxièmement, il faut avoir en tête que cette réforme vise à faire baisser les prix des médicaments génériques, souligne-t-il. Si les pharmaciens stockent des médicaments achetés au prix fort et que leur prix baisse ensuite, ils auront un problème au niveau de l’écoulement de ces stocks. Avant de prendre ce type de décision, il faut donc être prudent », estime Philippe Besset. Pour le président de la FSPF, il est donc urgent d’attendre, connaître le contenu précis du futur arrêté, le taux du nouveau plafond et à quelle date il s’appliquera.
Du côté de Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), stocker des génériques par anticipation serait également « une erreur. Il ne faut pas jouer là-dessus », affirme-t-il lui aussi. « Pourquoi ? Parce que l’on ne connaît pas le calendrier qui va s’appliquer, mais aussi parce que cela pourrait favoriser des ruptures. Nous sommes dans une période de tension aujourd’hui donc c’est une pratique qu’il faut vraiment éviter. Ce qu’il faut faire, c’est continuer à se battre pour empêcher la baisse du plafond sur les génériques », insiste-t-il.
À la Une
Grève des gardes : les pharmaciens toujours aussi mobilisés
Médicament
Komboglyze : un arrêt de commercialisation à anticiper
Sondage en ligne
L’URPS PACA veut évaluer le mal-être des pharmaciens
Au comptoir
Bas de compression et orthèses : de nouveaux tarifs à afficher en pharmacie