Le 9 septembre dernier restera dans la mémoire de Thierry Teulières. C’est en effet la date de son départ à la retraite pour ce pharmacien de 63 ans, mais surtout celle d’une belle surprise concoctée par tous ses amis - cyclistes, commerçants et la plupart de ses anciens salariés - venus lui offrir une soirée d’adieu festive et émouvante. Sans oublier les messages laissés dans un livre d’or par toute sa patientèle. Un hommage mérité pour ses 34 ans de bons et loyaux services, à la tête de sa pharmacie d’Olemps, petite cité pavillonnaire de 3 500 habitants, en périphérie de Rodez.
Olemps Sourire
Pur Ruthénois*, Thierry Teulières naît dans une famille de commerçants. D’où peut-être, ses futures orientations : « J’avoue avoir choisi pharmacie presque par hasard, dit-il. Je savais juste que j’aimais le contact avec les gens et la dimension médicale. »
Ses études à Toulouse lui permettent de découvrir la profession : « La première année fut un peu fastidieuse, explique-t-il, mais ensuite les stages et les jobs d’été en officines, m’ont tout doucement appris à aimer ce métier. »
Il occupe ensuite plusieurs postes d’adjoint dans des pharmacies aveyronnaises, avant d’apprendre que l’officine d’Olemps est en vente. À 29 ans, il « saute sur l’occasion » et très vite, il s’investit pour dynamiser la commune. Il participe à la création d’Olemps Sourire, association de commerçants qui regroupe aussi des artisans et des professions libérales : « Nous organisions tant d’animations qu’on nous prenait parfois pour le comité des fêtes », se souvient celui qui demeure président de l’association, mais entend passer la main, dès la prochaine assemblée générale.
Après quelques années d’exercice, Thierry Teulières souhaite perdre quelques kilos superflus et s’inscrit au club cycliste d’Olemps. Il pratique sorties sur route et VTT. Cette dernière spécialité devient une passion qui lui permet d’arpenter les multiples et superbes chemins de la campagne aveyronnaise. Il présidera le club pendant une dizaine d’années.
« Je n’en pouvais plus des papiers ! »
Parallèlement, il développe son officine, qui atteint les 180m² en 2013 et emploie sept personnes, dont deux adjoints. Il participe aussi à la création du groupement Pharmaveyron (une vingtaine de membres). De son comptoir, il suit toutes les évolutions du métier : « La plus positive est que désormais le pharmacien est reconnu comme un professionnel de santé à part entière. Le rapport avec les médecins s’est aussi beaucoup amélioré ; ils sont passés d’une certaine condescendante à l’égard du pharmacien, à une véritable collaboration. Il en est même qui sollicitent notre avis. Par contre, l’explosion des exigences administratives m’était devenue presque insupportable. Je n’en pouvais plus des papiers ! »
Enfin, Thierry Teulières entretient une autre passion : le rugby, qu’il a pratiqué à l’université (ailier, puis troisième ligne), dans l’équipe de la fac de pharma : « J’ai gardé de cette époque de nombreux amis pharmaciens rugbymen. Et fréquemment nous nous retrouvons pour des week-ends en Irlande ou en Écosse autour d’un match du tournoi des Six nations. Nous venons d’assister, à Marseille, à deux demi-finales de la Coupe du monde. »
Quand il se retourne sur sa carrière, Thierry Teulières salue ses équipes : « Toutes ont vraiment été exceptionnelles. Sans elles, ma pharmacie ne serait pas ce qu’elle est devenue. » Quant à son avenir, il le voit en partie cycliste : « Je vais pouvoir rouler plus régulièrement, ce qui m’évitera d’être à la rue, lors de nos sorties.
* Habitants de Rodez.