Rien que le titre donne des frissons dans le dos. Du début à la fin, le nouveau roman d’Éric Fouassier, « Requiem pour la Dame blanche » tient sa promesse d’un thriller psychologique où le passé n’est jamais loin.
Traître ou héroïne ?
Si la Dame blanche d’Éric Fouassier n’a rien à voir avec la légende urbaine - la femme qui hante les routes et annonce une mort imminente -, sa présence fantomatique n’en est pas moins angoissante. Chanteuse célèbre exécutée pour trahison pendant la première guerre mondiale, sa vie comme sa mort sont entourés d’un épais mystère, auquel s’ajoutent d’autres meurtres inexpliqués et a priori inexplicables. Plusieurs années après ces événements, six personnages se retrouvent coincés dans une demeure isolée où trône le portrait de la Dame blanche. « Ils ont tous des liens avec cette femme, des secrets cachés, enfouis », confie Éric Fouassier. Coupables, victimes ou les deux à la fois ? Une chose est certaine : ils ne sont que des pions que l’auteur déplace brillamment jusqu’à les faire sauter.
Un pigeon, un code, un polar
Le huis clos oppressant qu’Éric Fouassier impose à ses personnages n’est pas sans faire penser aux « Dix petits nègres » d’Agatha Christie. « L’entre-deux-guerres est la période des grands romans à énigmes, ceux d’Agatha Christie ou de l’américain John Dickson Carr. Je voulais leur rendre hommage tout en reprenant les codes du thriller contemporain. » C’est avant tout un fait divers qui a inspiré l’écriture de ce roman. En 2012, un entrefilet dans le journal retient l’attention du professeur d’histoire de la santé de Paris Saclay : « En Angleterre, alors qu’ils faisaient des travaux, des maçons ont retrouvé dans un conduit de cheminée le squelette d’un pigeon de la seconde guerre mondiale qui portait encore à sa patte un message codé. Un pigeon voyageur qui accomplit sa mission avec plusieurs années de retard, quelles peuvent être les conséquences ? Je tenais une magnifique amorce de roman policier. Il n’y avait plus qu’à dérouler l’histoire ». Le résultat est réussi ; « Requiem pour la Dame blanche » a récolté un premier succès au salon du polar de Sens, où le prix 2025 de l’escargot noir lui a été décerné.
Valentin et Aglaé en BD
Que les fidèles du bureau des affaires occultes se rassurent, le cinquième tome des aventures de Valentin Verne et Aglaé est en préparation. En attendant la sortie prévue en 2026, les héros créés par Éric Fouassier ont trouvé un nouveau terrain de jeu : la bande dessinée. Fidèles à l’univers du Bureau des affaires occultes, Thomas Mosdi au scénario et Olivier Brazao au dessin proposent un spin-off de la célèbre série dans lequel Aglaé mène l’enquête. « Bas les masques » sera disponible en librairie à l’automne 2025 (chez Albin Michel).