L’UFC-Que Choisir alerte sur le coût exorbitant du pembrolizumab (Keytruda), devenu en 2024 le médicament le plus onéreux pour l’assurance-maladie. L’association dénonce les répercussions pour la soutenabilité du système de santé.
Le pembrolizumab (Keytruda, MSD) est une immunothérapie anticancéreuse. Son mode d’action, qui consiste à stimuler les défenses immunitaires du patient contre les cellules tumorales, a marqué un tournant en oncologie. Lancé en 2014 sur le marché pour traiter à l'origine le mélanome avancé, Keytruda est désormais approuvé dans 13 cancers. En outre, ce médicament a obtenu, depuis 2021, 10 accès précoces pour des patients qui n’avaient plus d’options thérapeutiques.
Mais ce succès médical et commercial a un revers : un prix exorbitant et, surtout, totalement déconnecté des coûts de la recherche et de la production, dénonce l’association UFC-Que Choisir. Le prix affiché de Keytruda dépasse 2 000 euros le flacon (hors remises négociées entre l’État et le fabricant) alors que « des analyses indépendantes estiment qu’un prix équitable pourrait se situer entre 52 et 885 euros, très loin des montants facturés à l’assurance-maladie », avance Marie-Amandine Stevenin, présidente de l’UFC-Que Choisir.
Au total, Keytruda a coûté 2,1 milliards d’euros en 2024, représentant environ un tiers des dépenses liées aux anticancéreux, et se classant en tête devant Darzalex, Opdivo, Imfinzi et Enhertu. Il représente 5 % de l’ensemble des dépenses du marché des médicaments remboursés.
« L’évolution des indications de ces traitements, souvent élargies après leur inscription, contribue également à la hausse des dépenses », souligne l'assurance-maladie dans son rapport annuel Charges et produits. Une explosion des dépenses publiques qui se fait au détriment des traitements essentiels, souvent génériques, avec un risque accru de pénuries.
Pour l’assurance-maladie, ces dépenses justifient, selon elle, d’étudier le prix de ces nouveaux médicaments en oncologie au regard de la plus-value qu’ils apportent. En outre, Keytruda est breveté jusqu’en 2031.
Pour l’UFC-Que Choisir, le cas Keytruda illustre les dérives d’un modèle qui met en danger la soutenabilité financière de l’assurance-maladie et l’égalité d’accès aux soins. L’association appelle donc à réformer le système en « instaurant une transparence sur les prix et les négociations ; en organisant une négociation européenne pour rééquilibrer le rapport de force avec les laboratoires ; en recourant à la licence d’office en cas de prix abusifs ou de refus de mise sur le marché ; en soutenant la production publique ou relocalisée de médicaments essentiels ».
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