L'analogue du GLP-1* oral (orforglipron) du laboratoire Lilly démontre un contrôle glycémique supérieur par rapport au comparateur dans deux essais de phase III conduits par le laboratoire. La molécule, qui avait déjà montré son intérêt dans un essai de phase III rendu public en mai par le laboratoire, a cette fois-ci été comparée à la dapaglifozine (Forxiga) dans l’essai nommé ACHIEVE-2 et à un placebo dans l’essai ACHIEVE-5. Dans ACHIEVE-2 les patients vivaient avec un diabète de type 2 insuffisamment contrôlé par la metformine et dans ACHIEVE-5 les patients vivaient avec un diabète de type 2 avec un contrôle glycémique insuffisant avec l’insuline glargine, avec ou sans metformine et/ou inhibiteurs du SGLT-2. Lilly rapporte dans un communiqué que « dans les deux essais, l'orforglipron a atteint le critère principal d'évaluation ». C’est-à-dire de démontrer respectivement la non-infériorité de l’orforglipron par apport à la dapaglifozine en termes de réduction de l’HbA1C (un indicateur de la glycémie) et la supériorité de l’orforglipron par rapport au placebo dans la réduction de l’HbA1C. Selon les résultats présentés, la molécule dispose donc d’un potentiel de réduction significative de l’HbA1C et d’une capacité à induire une perte de poids. Une amélioration de plusieurs facteurs de risque cardiovasculaire est aussi notée.
Un potentiel de réduction significative de l’HbA1C
Les résultats détaillés seront présentés au cours d’un congrès médical et feront l’objet d’une publication dans une revue à comité de lecture. Lilly prévoit de soumettre prochainement des demandes d’autorisation de mise sur le marché pour l’orforglipron dans les indications « diabète de type 2 » et « contrôle du poids » auprès des autorités réglementaires au niveau mondial.
L’orforglipron est un agoniste oral non peptidique du récepteur GLP-1. Administré en prise unique quotidienne, il peut être pris à tout moment de la journée, sans restriction alimentaire ni hydrique. Les effets indésirables les plus fréquents étaient d'ordre gastro-intestinal et étaient généralement d’intensité légère à modérée. Aucun signal concernant la sécurité hépatique n'a été observé.
S’il recevait l’aval des autorités sanitaires, il serait le premier analogue du GLP-1 oral autorisé dans l’obésité et le second, après le sémaglutide oral (Rybelsus, Novo Nordisk), pour le diabète de type 2 (non commercialisé en France). Contrairement à l’orforglipron, la galénique du Rybelsus demande toutefois qu’il soit pris à jeun, sans être suivi de nourriture ni d’eau pendant au moins 30 minutes pour améliorer son absorption. Il n’est par ailleurs pas autorisé en France, à la suite d’un avis défavorable de la Haute Autorité de santé. En France, le sémaglutide est commercialisé sous forme injectable sous le nom d’Ozempic (diabète de type 2) et de Wegovy (obésité).
*Glucagon-like-petide
Du 23 au 31 décembre
Menace d’une nouvelle fermeture des laboratoires d’analyses médicales
Addictions
La consommation de drogues et d’alcool en baisse chez les jeunes
Crise sanitaire : le malaise des préparateurs
3 questions à…
Christelle Degrelle