Environnement

Les contenants alimentaires se libèrent du BPA

Publié le 20/10/2011
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À l’unanimité, l’Assemblée vient de voter l’interdiction du bisphénol A (BPA) dans les contenants alimentaires. La mesure s’appliquera à compter de 2014, mais dès 2013 pour les contenants alimentaires de produits destinés aux enfants de moins de 3 ans, conformément à un amendement introduit par le ministre de la Santé, Xavier Bertrand.

APRÈS L’INTERDICTION en 2010 des biberons contenant du bisphénol A, la suspension de la fabrication et de la commercialisation de tout conditionnement alimentaire avec ce composé est « une bonne chose », s’est réjoui le député PS et médecin Gérard Bapt, à l’origine de cette proposition de loi. « Cette mesure devrait réduire significativement l’exposition quotidienne à ce perturbateur endocrinien et contribuer à diminuer l’intoxication du fœtus via la contamination maternelle », se félicite le Réseau environnement santé (RES), en exhortant l’Europe à suivre cet exemple. Son porte-parole, André Cicolella, estime que « la crédibilité de l’Agence européenne de sécurité alimentaire, l’EFSA, est remise en question », et qu’elle ne peut « continuer de nier la réalité des connaissances scientifiques en maintenant une dose journalière admissible qui ne tient pas compte des centaines d’études montrant des effets aux faibles doses ».

La prochaine étape consiste à s’assurer de l’innocuité des produits de substitution. Un rapport doit être transmis au Parlement au plus tard le 31 octobre 2012, a annoncé Xavier Bertrand. Mais « aucune étude scientifique probante n’aura eu le temps d’être menée à bien », déplore la députée PS et médecin

Michèle Delaunay. « Des résultats incomplets pourront être avancés par les industriels pour démontrer qu’ils ne disposent pas de substituts définitivement innocentés et demander la prorogation » de la mesure.

D’ici à l’application de la mesure, une campagne d’information à destination des femmes enceintes et allaitantes et des parents de jeunes enfants sera lancée par le ministère. Gérard Bapt a toutefois

regretté que cette campagne « n’inclue pas d’ores et déjà des informations de précautions concernant les phtalates et l’aspartame ». Les sénateurs doivent maintenant inscrire « au plus vite » cette proposition de loi à son ordre du jour pour que puisse être réalisé « dans un délai très bref l’étiquetage obligatoire des contenants comportant du bisphénol A », indique Michèle Delaunay.

› S. H.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2868