L’anosognosie, un mal abracadabrantesque ?

LE RAPPORT médical est formel : Jacques Chirac souffre d’anosognosie. Un nom barbare pour désigner un mal abracadabrantesque ? Apparemment non. Des proches de l’ancien président de la République l’affirment également, son état de santé s’est largement dégradé ces derniers temps. D’ordinaire jovial, l’homme qui caressait le cul des vaches serait désormais maussade. Fini la bière, le saucisson et la tête de veau ! La faute, donc, à cette « anosognosie » qui désigne un trouble neurologique caractérisé par la perte de conscience de la pathologie dont on souffre, en l’occurrence des troubles de la mémoire. Ce symptôme est assez classique en neurologie et s’observe, par exemple, dans la maladie d’Alzheimer, expliquent les spécialistes. Il peut aussi apparaître après un accident vasculaire cérébral (AVC) ou à la suite de commotions cérébrales. Quoi qu’il en soit, il s’agit-là d’une tragique destinée pour un homme qui s’est lui-même attaché à sortir de l’oubli certaines civilisations et s’est impliqué dans le devoir de mémoire.