Impact des allergies sur la scolarité des enfants

Enseignants et parents, acteurs de la lutte anti-allergique

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Publié le 01/09/2014
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Les poux sont classiquement redoutés des parents et des enseignants dès la rentrée des classes. Mais depuis quelque temps, ils sont « concurrencés » par un autre fléau tout aussi indésirable, les allergènes. En effet, les allergies, et plus spécifiquement les allergies respiratoires, ne cessent de progresser et ont des répercussions non négligeables sur la santé et la scolarité des enfants.
Des outils pédagogiques à visée sanitaire

Des outils pédagogiques à visée sanitaire
Crédit photo : Editions Deyrolle Pour l'Avenir avec le soutien de la fondation Stallergènes

SELON les résultats de l’étude IFOP/Fondation Stallergènes, 94 % des Français considèrent qu’il y a plus d’allergies actuellement que par le passé ; un ressenti confirmé par l’OMS qui prévoit qu’en 2050 une personne sur deux sera allergique dans le monde. En France, 25 à 30 % de personnes souffrent d’allergies soit le double d’il y a vingt ans, notamment les enfants et les adolescents. Le premier facteur responsable identifié par les personnes interrogées est la pollution (93 %). Loin derrière, sont cités l’utilisation des pesticides (34 %), les changements des modes d’alimentation (28 %) ou le changement climatique (28 %). Les résultats de l’étude IFOP révèlent également que 38 % des Français ont un enfant qui souffre d’une allergie ; c’est plus d’un enfant sur trois. Parmi ces enfants allergiques, 28 % souffrent d’allergies respiratoires, 12 % d’allergies alimentaires et 12 % d’allergies médicamenteuses. « Les enfants sont une tranche de la population à risque car ils sont plus sensibles aux allergènes, aux produits chimiques et aux infections virales explique le Dr Nhân Pham Thi, allergologue, pneumo-pédiatre, hôpital Necker à Paris. Les allergies respiratoires sont de plus en plus précoces et les cas sévères comme la rhinite ou la conjonctivite allergique sont en progression. »

Éducation pour tous.

Cette recrudescence des allergies respiratoires chez les enfants amène à s’interroger sur leurs conséquences sur la scolarité ; 69 % des parents d’élèves dont les enfants en souffrent déclarent qu’elles ont des répercussions, et pour 12 % cet impact est très important. La quasi-totalité des parents cite la fatigue (93 %), des incapacités à participer à des activités sportives et de plein air (89 %), des troubles du sommeil (89 %). Les difficultés de concentration (79 %), d’apprentissage (62 %) l’absentéisme (74 %) sont également mentionnés. « Certes, l’école est un milieu à haut risque mais l’environnement quotidien de l’enfant est une véritable soupe chimique, souligne l’allergologue. Il ne faut pas négliger la pollution domestique : meubles en aggloméré ou en plastique, moquette (acariens), aérosols, poussière, fumée… L’éducation thérapeutique est un des piliers du traitement pour apprendre à changer de mode de vie et pour s’adapter à l’état de sensibilité de l’enfant » insiste-t-il. Pour réduire au maximum les allergènes respiratoires, les parents concernés adoptent pour la plupart des précautions simples : aérer la chambre de l’enfant (84 %), éviter la moquette (69 %), faire le ménage régulièrement (62 %), ou encore éviter le linge de lit en plumes (52 %). L’éviction des contacts avec les animaux de compagnie ou les plantes est citée de façon plus marginale. Seuls 3 % des parents interrogés déclarent ne prendre aucune précaution particulière. « En milieu scolaire, les professeurs, les médecins et les infirmières ont un rôle à jouer pour optimiser la prise en charge déclare Catherine Akari, déléguée générale de la Fondation Stallergènes, aussi nous avons lancé des opérations de sensibilisation et de formation dans certains établissements. » (cf. encadré).

D’après une conférence de presse de la Fondation Stallergènes.
CHRISTINE NICOLET

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3110