Ranelate de strontium

Du nouveau dans l’arthrose

Publié le 10/04/2012
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : S. toubon

DANS LE CADRE du congrès européen sur l’ostéoporose et l’arthrose (IOF-ECCEO), à Bordeaux, le PrJean-Yves Reginster (Liège) a présenté les résultats d’une étude contrôlée montrant l’efficacité du ranelate de strontium (Protelos) dans l’arthrose, que ce soit sur le plan anatomique (p = 0,018) que sur la symptomatologie (p ‹ 0,05), cela avec un recul de trois ans.

On sait que le ranelate de strontium (Protelos) est actuellement destiné au traitement de l’ostéoporose, mais ses indications pourraient s’étendre à l’arthrose, possibilité entrevue dès les études précliniques indiquant une restauration de l’équilibre entre formation et dégradation du cartilage. Par la suite, l’analyse post-hoc de sous-groupes de patientes arthrosiques incluses dans des études menées dans l’ostéoporose avait livré plusieurs indices favorables : diminution de l’excrétion urinaire des biomarqueurs de la dégradation cartilagineuse (CTX-II), ralentissement de l’aggravation des pincements articulaires, réduction de la douleur vertébrale.

Mille trois cent soixante-et-onze gonarthroses.

Tous ces éléments ont conduit à la mise en place d’un vaste essai international (18 pays, 98 centres) randomisé, contrôlé en double aveugle, ayant pour objectif d’évaluer l’efficacité du ranelate de strontium (1 ou 2 g/j), sur trois ans, chez 1371 patients souffrant de gonarthrose.

Les résultats présentés à l’ECCEO sont favorables sur tous les paramètres analysés, à commencer par le pincement articulaire (mesuré au centre de l’articulation tibiofémorale) qui est significativement réduit chez les patients prenant du ranelate de strontium (p = 0,018). Parallèlement, le traitement améliore significativement le score WOMAC qui prend en compte douleur, raideur et handicap fonctionnel (p ‹ 0,05) et en particulier la composante douloureuse (p ‹ 0,05). Enfin, la tolérance a été globalement bonne.

Pour le Pr J.-Y. Reginster, ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives dans le traitement de la gonarthrose, en particulier celle de retarder l’heure du handicap et celle de la prothèse du genou.

› Dr ALAIN MARIÉ

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2913