« Ne pas confondre libre accès avec libre-service »

CHRISTINE CAMINADE›

Publié le 04/11/2010
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DIRIGEANTE DE LA SOCIÉTÉ CHRISTINE CAMINADE CONSEIL
Christine Caminade

Christine Caminade
Crédit photo : dr

LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – Qu’est ce qu’implique la vente en libre accès pour le rayon OTC des maux de gorge ?

CHRISTINE CAMINADE . – Avant tout, le libre accès aux médicaments ne signifie pas qu’ils sont en libre-service. Il est indispensable, ici, de faire un rappel de la loi car le décret du 1er juillet 2008 définit bien les conditions du libre accès : tout d’abord, seuls les médicaments inscrits sur la liste de l’AFSSAPS qui est publiée au « Journal Officiel », peuvent figurer devant le comptoir. Ensuite, l’espace en libre accès doit être signalisé de façon à ce qu’il soit clairement identifiable par le consommateur et « situé à proximité immédiate des postes de dispensation des médicaments et d’alimentation du dossier pharmaceutique ». Cela afin de permettre un « contrôle effectif du pharmacien » qui validera le choix du client. Bref, si vous souhaitez installer une zone de médication familiale en libre accès – ce qui n’est pas une obligation – vous devez le faire en respectant les textes de loi et en appliquant les normes de qualité et de sécurité. Et n’oubliez pas d’afficher les prix de chaque médicament !

Quelles sont les questions à poser à un client qui a choisi un médicament en libre accès ?

Le libre accès ne facilite pas le questionnement et pourtant, celui-ci reste incontournable car il vous faut valider le choix. Commencez par demander « Que ressentez-vous quand vous avalez votre salive ? ». Si c’est douloureux, le pharynx est sûrement touché, il s’agit donc d’une pharyngite. Sans douleur notable, c’est une laryngite qui est en cause. Vous poursuivez le questionnement : « En plus du mal de gorge, que ressentez-vous d’autre ? » ou « Quelles sont les autres manifestations ? », sans oublier : « Quelle est votre température ? »

Une fois que vous avez défini les besoins et décrypté les attentes, vous pouvez établir votre conseil : un médicament à effet généraliste (pastille ou suppositoire) associé à un collutoire. Expliquez les bénéfices que l’on peut attendre du traitement et personnalisez votre réponse en fonction des informations que le client vous a délivrées pendant le questionnement.

Peut-on se contenter de l’espace libre accès pour exposer son rayon maux de gorge ?

Sûrement pas. Il y a des spécialités qui ne peuvent pas passer devant le comptoir, donc vous exposerez en vente visuelle les incontournables « grand public » qui sont soumis à la publicité et les leaders vignettés. Cela permet de recréer la demande spontanée du client. Les médicaments autorisés au libre accès - généralement les marques à forte notoriété – seront installés devant le comptoir. Ces deux rayons sont soumis à la saisonnalité mais il faut tout de même conserver une offre OTC toute l’année pour satisfaire aux demandes : faites votre choix en tenant compte des plans médias des marques, des leaders et des préférences de votre clientèle.

ORL

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2787