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Un sursis pour la pharmacie de Rivehaute

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Publié le 26/08/2025
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Alors que l’officine de Rivehaute, dans les Pyrénées-Atlantiques, s’apprêtait à fermer, une réunion de la dernière chance a eu lieu le 25 août entre l’ARS de Nouvelle-Aquitaine, les élus locaux et le titulaire de la pharmacie. Faute d’avoir trouvé un repreneur, le pharmacien avait annoncé qu’il prendrait sa retraite le 30 août. Il restera jusqu’à la mi-octobre, le temps d’épuiser toutes les pistes de reprise.

La pharmacie de Rivehaute, dans les Pyrénées-Atlantiques, devait fermer définitivement le 30 août. Joël Presani, son titulaire depuis 27 ans, n’a pas trouvé de repreneur, malgré ses démarches et la pétition lancée par un collectif citoyen. Depuis le départ du dernier médecin de la commune de 280 habitants il y a cinq ans, l’officinal a tenté d’alerter élus et agence régionale de santé (ARS) pour qu’une solution soit trouvée. Une réunion de la dernière chance a eu lieu le 25 août et, bien qu’aucune solution toute faite ne se soit présentée, la pharmacie a obtenu un sursis jusqu’au 13 octobre.

Lors de cette réunion, en présence également du maire Marcel Montegut et de la sénatrice Denise Saint-Pé, « l’objectif était de mieux comprendre les raisons pour lesquelles son projet de reprise n’a pas abouti », explique le directeur de l’ARS, Alain Guinamant. Joël Presani a également mis en lumière la perte que représente la fermeture de sa pharmacie pour ce territoire rural. « Si mon entreprise ferme, c’est un service aux citoyens qui disparaît », défend-il. Les différentes pistes pour maintenir une officine ont été examinées, par exemple celle d’ouvrir une antenne. « Mais ce concept a été créé dans le cadre d’une expérimentation dont la Nouvelle-Aquitaine ne fait pas partie, a relevé le pharmacien. Quant aux résultats, ils ne seront validés qu’en 2029. Trop tard pour moi. »

Autre piste évoquée : les mesures annoncées par François Bayrou en avril, dans le cadre de son plan pour lutter contre les déserts médicaux. Le premier ministre avait alors affirmé vouloir « faciliter la création à titre dérogatoire d’une officine dans une petite commune (de moins de 2 500 habitants) où la dernière pharmacie a récemment fermé ». Si une pharmacie a fermé depuis moins de deux ans, il pourrait être possible d’en rouvrir une avec une nouvelle licence. Néanmoins, ces mesures devraient être annoncées courant septembre. C’est pourquoi il « m’a été demandé d’attendre quelques semaines avant de prendre ma retraite », évoque Joël Presani, qui s’est déjà lancé dans l’inventaire de son stock.

« Nous avons en effet convaincu M. Presani de maintenir son activité jusqu’à une prochaine réunion, le 13 octobre, confirme le maire de Rivehaute, le temps d’étudier toutes les pistes possibles. » L’édile, qui a participé à l’installation de la pharmacie à la fin des années quatre-vingt-dix, souhaite « évidemment que la pharmacie reste ouverte ». Son espoir : qu’en sollicitant les pharmacies alentour, dont plusieurs à moins de 15 km, le directeur de l’ARS trouve une solution. L’ARS s’est en effet « engagée à contacter les officines les plus proches (Sauveterre, Navarrenx, Mauléon) pour s’organiser et faciliter, si possible, la livraison des médicaments aux personnes qui ne peuvent se déplacer », selon un communiqué transmis au « Quotidien du pharmacien ».

« Je suis prêt à attendre même quelques mois, si on me présente des garanties qu’il y aura une reprise, commente le titulaire. Sinon je devrai fermer et me rendre à France Travail, car il me manque encore quatre trimestres pour bénéficier de ma retraite à taux plein. » Quoi qu’il arrive, souligne-t-il, « pour moi, l’officine, c’est fini ».


Source : lequotidiendupharmacien.fr