À la veille du lancement de la campagne de vaccination contre la grippe et le Covid le 14 octobre, la direction générale de la Santé (DGS) a annoncé les modalités prévues pour cette saison et a dressé un bilan de l’épidémie de grippe l’an passé.
Cette année, 19 millions de bons de vaccination contre la grippe ont été adressés aux personnes à risque et un stock de 14 millions de doses de vaccins trivalents, dont le vaccin adjuvanté Fluad et le vaccin hautement dosé Efluelda, a été constitué, a annoncé la direction générale de la Santé (DGS) au cours d’une conférence le 7 octobre. Didier Lepelletier, directeur général de l’institution, a rappelé que la vaccination contre la grippe et le Covid, pouvait être réalisée avant le début officiel de la campagne (14 octobre), sur demande du patient. Les vaccins utilisés et vaccinations réalisées dans ce cas seront donc remboursés.
L’organisation sanitaire est par ailleurs revenue sur l’épidémie de grippe particulièrement sévère et longue de la saison précédente, qui a touché toutes les classes d’âge. Près de 3 millions de consultations pour un syndrome grippal en médecine ambulatoire et près de 30 000 hospitalisations après un passage aux urgences pour une grippe ou syndrome grippal ont été enregistrées en 2023-2024. Plus de 17 600 décès, bien au-delà de la moyenne habituelle de 10 000, sont à déplorer. En cause, la « co-circulation atypique de trois variants », a expliqué Caroline Sémaille, directrice générale de Santé publique France (SPF), ainsi qu’une efficacité vaccinale suboptimale de seulement 22 à 38 % chez les seniors, et surtout une faible couverture vaccinale. Au total, 46,5 % des personnes à risque se sont fait vacciner (53,7 % pour les plus de 65 ans ; 25,3 % pour les moins de 65 ans avec ALD). Une couverture plus basse que celle des cinq dernières années. De plus, « les chiffres ont été faussés par un recours à la vaccination tardif et en pleine épidémie, analyse Didier Lepelletier. Étant donné que l’immunité ne dure que 5 mois, il faut trouver un juste milieu et éviter de se faire vacciner trop tôt ou trop tard. »
Côté Covid-19, les chiffres sont encore pires. La couverture vaccinale contre le virus a été de 21,7 % chez les plus de 65 ans. Un chiffre qui chute à 8,2 % pour les moins de 65 ans à risque.
En revanche, l’immunisation des nourrissons contre le virus respiratoire syncitial (VRS) a été relativement satisfaisante. Plus de 450 000 nouveau-nés sur les 600 000 naissances enregistrées ont bénéficié d’une immunisation par Beyfortus ou via la vaccination de la mère durant la grossesse avec Abrysvo.
Pour améliorer la couverture vaccinale cette année, la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) muscle son dispositif de communication et de prévention. En officine, un affichage dynamique sera diffusé et les médias à large audience prendront aussi part à l’effort. Quatre spots vidéo s’adresseront à des populations spécifiques pour les inciter à se vacciner. Les messages seront également relayés à la radio et seront partagés par des influenceurs sur les réseaux sociaux. Objectif de la CNAM : lutter contre l’obscurantisme et « aller chercher ceux qui doutent encore ».
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