À l’occasion d’une visite dans la Manche le jeudi 30 octobre en présence de la ministre de la Santé, le Premier ministre a dévoilé sa stratégie pour développer le réseau de maisons France Santé et donné des précisions sur l’organisation et le financement de ces structures pluriprofessionnelles, qui visent à lutter contre les déserts médicaux. Sébastien Lecornu a notamment confirmé que des pharmacies pourront bien être labellisées maisons France Santé, en particulier dans les territoires ruraux.
Annoncé par le Premier ministre dès son entrée en fonction, le déploiement du réseau France Santé s’accélère. « Permettre à chaque Français d’accéder à une solution de santé en moins de 30 minutes et obtenir un rendez-vous médical sous 48 heures », c’est le grand objectif de ce réseau, qui entend rassembler sous un même nom l’ensemble des structures qui composent aujourd’hui l’offre de soins de proximité. Pour être déployées sur tout le territoire, les maisons France Santé vont bénéficier d’une enveloppe de « 130 millions d’euros inscrite au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 », a premièrement annoncé Sébastien Lecornu, dans des propos rapportés par l’AFP. Les maisons France Santé vont s’appuyer sur des structures déjà existantes, telles que des maisons de santé (animées par des médecins libéraux) ou des centres de santé (où exercent des médecins salariés). Elles pourront aussi être abritées par des pharmacies, comme l’a confirmé le chef du gouvernement. « Parfois ce sont des pharmacies qui constitueront la maison France Santé parce que dans certains territoires ruraux, de toute façon, la seule présence que vous avez, c'est la pharmacie », a déclaré Sébastien Lecornu, lors de cette visite à Carentan dans la Manche, où le pôle santé local est devenu la première structure du pays à être labellisée.
Concernant leur déploiement au niveau national, le Premier ministre souhaite que « 15 à 20 maisons France santé soient agréées d'ici à Noël par département » puis « on doit avoir une montée en puissance très rapide pour atteindre les 2 000 maisons », a-t-il indiqué. Le cap des 2 000 maisons France Santé est attendu pour l’été 2026 et 5 000 de ces structures seront opérationnelles d’ici à 2027, selon les objectifs affichés par le gouvernement. La priorité sera d’ailleurs donnée aux territoires où l’accès aux soins est le plus difficile, soit « 151 intercommunalités identifiées comme zones rouges, qui bénéficieront d’un accompagnement renforcé », complète le site du gouvernement. Les structures appartenant à ce réseau pourront bénéficier d’une aide forfaitaire de 50 000 euros, qui pourra servir à des investissements matériels ou humains. Cette somme, dont le principe rappelle celui des aides conventionnelles accordées à certaines pharmacies installées dans des territoires fragiles, pourra servir à « faire des travaux, embaucher une secrétaire médicale, accompagner l'arrivée d'un nouveau soignant, d'un kiné… », a détaillé le Premier ministre.
Pour obtenir la labellisation France Santé, chaque structure devra remplir quatre critères essentiels : « La présence garantie d’un médecin et d’une infirmière », « des consultations sans dépassement d’honoraires », « être ouverte au moins cinq jours par semaine », et « participer au Service d’Accès aux Soins (SAS) », avec des rendez-vous en moins de 48 heures et une permanence des soins.
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