Alors que le Premier ministre François Bayrou doit annoncer aujourd’hui ses arbitrages pour le budget 2026, ainsi que sur les remises génériques, Évolupharm s’engage à maintenir le meilleur niveau de remise possible sur les médicaments génériques. Explications de François Douère, directeur général d’Évolupharm.
François Douère ne mâche pas ses mots à la suite de l’arrêt prévoyant, à partir du 1er août, un abaissement du plafond des remises sur les génériques, qui pourrait passer de 40 % à 20-25 %. « Le gouvernement donne l’impression de n’avoir aucune idée de l’impact d’une telle mesure sur le maillage, à moins qu’il considère que 15 000 pharmacies suffisent en France », dénonce-t-il. « Je m’attends à beaucoup de casse compte tenu de la fragilité économique des pharmacies. »
Le directeur général d’Évolupharm est dans une position particulière : le groupement détient sa propre gamme de génériques, EvoluGen, depuis 2004. La gamme se compose de 86 molécules, issues de 26 fournisseurs, fabriquées sur 46 sites différents. 75 % de la production est réalisée en Europe. En combinant ses propres références EvoluGen, dont il est titulaire et exploitant des autorisations de mise sur le marché (AMM), avec celles de ses partenaires (Biogaran, Teva, Arrow et EG Labo), le groupement propose une large couverture du répertoire des génériques. « Lorsqu’une référence est indisponible chez un fournisseur, elle peut être remplacée automatiquement par une autre sans que le pharmacien ait à multiplier les appels », explique le directeur général. Cette offre motiverait 30 % des adhésions au groupement, selon ses membres.
Comment le groupement pourrait-il maintenir le meilleur niveau de remises possible ? « Le plafond des remises de génériques est réglementaire, s’il est abaissé à 25 %, nous devrons nous aligner, mais nous ferons jouer à plein notre mécanique pour maintenir le plus haut niveau de remises pondérées », explique-t-il. Concrètement, « chez nous, au lieu qu’un pharmacien soit numéro un chez un seul laboratoire, nous lui proposons une sélection de génériques avec les meilleures remises négociées avec nos partenaires. Cela nous permet de proposer la meilleure remise pondérée sur l’ensemble du portefeuille. » Avec ce système, lorsque le plafond des remises est à 40 %, le directeur général affirme proposer 30 à 36 % de remises pondérées. « S’il est fixé à 25 %, nous ferons le tour des grilles tarifaires pour proposer une remise pondérée de l’ordre de 20 à 23 %. » La perte de marge sera malgré tout conséquente. Il assure que le groupement recherche d’autres leviers pour compenser ces pertes.
Un tel abaissement du plafond serait difficilement applicable avant la rentrée, le temps de « refaire nos conditions générales de vente et intégrer les nouvelles remises dans notre système informatique, en plein mois d’août, période où les effectifs sont réduits », alerte-t-il. Les génériqueurs anticiperaient, eux, la deuxième phase du plan gouvernemental : une forte baisse des prix des médicaments entre fin 2025 et début 2026 pour renflouer l’assurance-maladie. Avec d’autres conséquences à prévoir : « Les fabricants de génériques demanderont des prix encore plus bas à leurs façonniers. Or nous passons déjà après tous les pays qui les rémunèrent mieux. Je crains que nous n’arrivions plus à nous fournir et que nous nous retrouvions face à des ruptures encore plus graves qu’aujourd’hui. » C’est pourquoi la mobilisation ne doit pas faiblir. « Nous, pharmaciens, protestons poliment, je crains que cela ne soit pas suffisant. »
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