Se lancer dans la PDA

Publié le 17/02/2014
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1. LÉGISLATION

L’Ordre des pharmaciens rappelle que « la préparation des doses à administrer (PDA) est autorisée par le code de la santé publique (CSP) » (art. R 4235-48-2). Les pharmaciens peuvent donc la pratiquer en toute légalité, selon l’instance. En revanche, ils doivent pouvoir s’équiper en toute indépendance. L’EHPAD qu’ils fournissent ne peut pas exiger l’utilisation d’un matériel ou d’un fournisseur particulier (art. R4235-18 du CSP). Par ailleurs, l’Ordre rappelle qu’il est interdit aux pharmaciens de démarcher un EHPAD pour y proposer ses services dans la PDA. C’est considéré comme de la sollicitation de clientèle et sanctionnable par l’instance.

2. LOCAUX

L’Ordre précise que la PDA peut être réalisée indifféremment à l’officine ou dans l’EHPAD, à condition que les conditions d’hygiène soient respectées. À l’officine, il faut aménager un local respectant les normes, sans oublier que l’agence régionale de santé peut décider d’y mener des contrôles.

3. PERSONNEL

Les piluliers peuvent être préparés soit par un pharmacien, soit par un préparateur ou un étudiant à partir de la 3e année de pharmacie, sous le contrôle d’un pharmacien. Afin d’assurer un service de qualité, le personnel doit être formé à ces préparations.

4. MATÉRIEL

Certains pharmaciens réalisent la PDA manuellement, tandis que d’autres préfèrent s’équiper de machines. Il existe des systèmes semi-automatiques nécessitant un investissement minime, de l’ordre de 2000 à 3 000 euros, et des systèmes entièrement automatisés, plus sophistiqués mais aussi plus coûteux, de l’ordre de 100 000 à 200 000 euros. L’Ordre ne préconise aucune méthode, mais rappelle que malgré les solutions automatisées, les contrôles ne doivent pas être négligés, car c’est le pharmacien qui est responsable en cas d’erreur de la machine.

5. CONVENTION AVEC L’ÉTABLISSEMENT

L’Ordre des pharmaciens recommande la signature d’une convention entre le pharmacien et l’établissement dont il relève. Elle doit notamment rappeler le libre choix du pharmacien par le patient : ce dernier a le droit de refuser la préparation de ses piluliers et le pharmacien ne peut exiger de s’occuper de la totalité des patients de l’établissement. La convention doit aussi préciser les modalités pratiques : comment sont transmises les ordonnances, quels médicaments sont mis dans les piluliers, pour quelle durée sont-ils préparés, qui les prépare, que se passe-t-il en cas de garde, etc. Elle précise les rôles et les responsabilités de chacun et prévoit aussi la durée du contrat entre le pharmacien et l’établissement. Cette convention doit être transmise à l’Ordre des pharmaciens.

6. BONNES PRATIQUES

Même si l’arrêté définissant les bonnes pratiques pour la préparation des doses à administrer n’est pas encore paru, certains éléments en sont déjà connus. Pour assurer une PDA de qualité, il faut donc veiller à assurer la traçabilité du processus, respecter les conditions d’hygiène et de sécurité, mais aussi veiller à la bonne articulation entre l’officine et la distribution des médicaments à l’intérieur de l’EHPAD.

*Article réalisé avec l’aide d’Alain Delgutte, président de la section A de l’Ordre des pharmaciens, Claude Baroukh, secrétaire général de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) en charge du dossier sur la PDA, et Jean-Luc Fournival (UNPF), membre du comité de suivi du rapport Verger.
ANNE-GAËLLE MOULUN

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3069