Schisandra, la liane aux mille grâces

Schisandra est une liane grimpante originaire du nord de l’Asie, cultivée en Chine, en Russie et en Corée, portant des feuilles entières vert luisant sur la face supérieure. De petites fleurs jaunâtre ou rose donneront des grappes de baies rouge vif à maturité renfermant une ou deux graines.

La saveur des baies est à la fois salée, sucrée, acidulée, épicée et amère d’où son nom de fruit aux cinq saveurs (wuweizi).

Ne pas confondre Schisandra chinensis avec une autre espèce également médicinale du sud de la Chine S. sphenanthera.

La médecine traditionnelle chinoise lui attribue un large spectre d’indications : l’asthme et la toux chronique, l’anxiété, les palpitations et l’asthénie sexuelle ainsi que les affections hépatiques et le diabète. La médecine traditionnelle russe la conseille contre le vieillissement et la fatigue en renforçant la vitalité et les performances mentales.

Favorise la concentration et la mémorisation

La baie renferme des lignanes comme la schisandrine A, B, C et g ou la gomisine A, B et C des vitamines C et E et une huile essentielle riche en sesquiterpènes. De nombreux travaux ont confirmé des usages traditionnels, la baie augmente chez l’homme les capacités physiques et mentales comme la concentration et la mémorisation et réduit le stress et la fatigue.

Une augmentation de l’érection est observée in vitro : l’extrait alcoolique et la gomisine A favorisent la relaxation des muscles des corps caverneux de pénis de lapin et d’autres extraits alcooliques, ainsi que la schisandrine A et B, relaxent ceux du rat. De plus, schisandra renforce l’action du sildénafil chez des patients peu répondants.

Des effets anti-inflammatoire inhibiteur de la cyclooxygénase 2 et anti-allergique ont été mis en évidence ainsi qu’une action antitussive. L’effet hépatoprotecteur est significatif vis-à-vis d’hépatites induites par le tétrachlorure de carbone et le paracétamol.

Une plante adaptogène

Les extraits de baie interviennent dans de nombreux processus antitumoraux comme l’induction de l’apoptose, l’arrêt de la division cellulaire, de la croissance tumorale et du développement des métastases. Une action antivirale a été objectivée grâce à l’inhibition de la transcriptase inverse du HIV.

Schisandra est considéré comme adaptogène permettant de mieux s’adapter aux contraintes de l’environnement comme le stress ou l’asthénie résiduelle et préventive de maladies cardiaques. Il ne doit pas être utilisé pendant la grossesse.

Un tour du monde des plantes qui soignent, Afrique, Amériques, Chine, Outremer, Europe (2018) Fleurentin J. & Weniger B., Eds Ouest France, 239 p.