« Il y a encore un gros travail à faire du côté des médecins »

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Publié le 21/11/2019
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Véronique Bouchet, titulaire de la pharmacie du Haut Anjou, au Lion d’Angers, dans le Maine et Loire explique pourquoi l’expérimentation de l'e prescription à laquelle son officine participe n’est pas encore probante.

Grain de sable

Les difficultés auxquelles nous nous heurtons sont liées aux logiciels utilisés par les médecins pour les prescriptions. Les choses sont faites de telle manière que le rapprochement patients est difficile à effectuer, carte Vitale, nom du médecin, identité du patient… De plus, dès lors que les prescripteurs rajoutent le moindre élément manuscrit, ce qu’ils font souvent, ça ne marche pas. Par ailleurs, cela pose aussi des problèmes par rapport aux règles de délivrance, notamment dans le cas des renouvellements, si on doit par exemple délivrer des boîtes grand format pour une durée de trois mois, on doit toujours corriger manuellement. Dès qu’il y a le moindre grain de sable, nous basculons sur l’ordonnance manuscrite.

Une grande rigueur

En l’état, l’usage de l’e prescription suppose une grande rigueur de tous les acteurs. Et pour l’instant, nous l’utilisons uniquement dans le cadre d’ordonnances courtes, deux ou trois produits, pour éviter d’avoir à faire des corrections, qui font perdre du temps et sont source d’erreurs. Pour les patients, la plupart d’entre eux réagissent bien, estimant qu’il s’agit là d’une avancée, une minorité s’inquiète cependant des mentions légales accompagnant leur ordonnance électronique, et se demande ce qui est fait de leurs données de santé. Tout n’a pas été forcément bien expliqué. J’ai fait tous ces retours à l’assurance-maladie.

Hakim Remili

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3559