L’enquête OSIAP (Ordonnances suspectes indicateur d’abus possible) portant sur les prescriptions délivrées durant l'année 2019 montre que la prégabaline arrive en tête des médicaments détournés.
« En 2019, un record de 2 089 ordonnances suspectes a été rapporté par les pharmaciens d’officine français, comportant 3 888 citations médicamenteuses », écrivent Émilie Jouanjus et Maryse Lapeyre-Mestre (centre d’addictovigilance de Toulouse) rapporteures de l'enquête OSIAP qui contribue à l’évaluation du potentiel d’abus et de dépendance des médicaments grâce au concours des officinaux. L'an passé, la prégabaline (Lyrica), dont le détournement d’usage a précédemment été rapporté dans le BIP (BIP Occitanie 2018), a été le médicament le plus cité, avec près de 500 citations. « Le taux de citation correspondant (à savoir le nombre de citations rapporté au nombre total d’OSIAP) a été multiplié par 14 entre 2016 et 2019, et a doublé depuis 2018, atteignant 23,8 % en 2019 », soulignent les enquêteurs.
Derrière la prégabaline, les spécialités antitussives (414 citations dont 369 de la spécialité Euphon) sont également largement détournées, devant le paracétamol, le tramadol seul ou en association au paracétamol, puis la codéine associée au paracétamol. Les détournements de zolpidem ont considérablement baissé. Enfin, le fentanyl a été cité plus de deux fois plus qu’en 2018, passant du 21e au 14e rang des médicaments les plus cités, majoritairement sous sa forme transdermique et aux doses les plus élevées.
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