Autre point du code de déontologie, le pharmacien doit « s’abstenir de tout acte de concurrence déloyale ». Mais à partir de quand la concurrence devient-elle déloyale ? Même les groupements bottent en touche. « Le Giphar ne peut pas communiquer sur les services proposés par les officines du groupe, y compris pour de la prévention. Quand on le fait, il faut marcher sur des œufs et ça n’arrange personne, ni nous, ni le patient. » Alors que de son avis, il est tout à fait possible de valoriser ce qui est dispensé en officine, « sans dénigrer la pratique d’un confrère ».
Pour pallier en partie à ce problème, « l’Ordre des pharmaciens ou l’assurance-maladie peuvent par exemple concevoir une communication générique pour informer la patientèle des missions du pharmacien. Pourquoi pas en recensant les pharmaciens qui dispensent tel service, comme c’est le cas pour la pharmacie en ligne ? », estime Me Desmarais. Le tout, sans mettre une pharmacie en avant plutôt qu’une autre par principe d’équité. Si hypothétiquement, le patient pourrait être effectivement mieux informé, reste qu’il ne connaîtra pas spécifiquement l’officine dispensant tel ou tel service, au risque de laisser la patientèle mal informée vis-à-vis de missions censées améliorer l’efficacité de la santé publique.