Une concurrence sur les prix

Les dentistes dénoncent les centres low-cost et le tourisme dentaire

Publié le 06/12/2012
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Apparition récente de centres dentaires low cost, tourisme dentaire dans certains pays européens : les dentistes mettent en garde les patients et les pouvoirs publics contre les dangers pour la santé publique de choisir ces modes de soins bon marché.
Les dentistes ont une dent contre les centres low cost

Les dentistes ont une dent contre les centres low cost
Crédit photo : S Toubon

LES PRATIQUES de centres dentaires d’un type nouveau, en région parisienne et à Lyon, sont particulièrement dénoncées par le Conseil de l’Ordre des chirurgiens-dentistes, l’Association dentaire française (ADF), qui tient son congrès à Paris, et la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), première organisation de la profession. « Ces cliniques low cost ne choisissent que les soins qui sont très rentables, c’est-à-dire l’implantologie et la prothèse, et négligent totalement les soins habituels (...), alors qu’elles doivent soigner tout le monde », affirme le président de l’Ordre des chirurgiens-dentistes, Christian Couzinou. Selon lui, des plaintes de patients ayant eu des « surtraitements » (par exemple la pose d’une couronne sur une dent pouvant être conservée) ou souffrant d’infections après les soins, commencent à arriver, notamment à l’Ordre départemental du Rhône.

Des chirurgiens-dentistes ayant travaillé dans ces centres commencent aussi à témoigner. Ces centres dentaires s’adressent principalement à une clientèle défavorisée (cinq sont implantés en Seine-Saint-Denis). Il s’agit de personnes le plus souvent couvertes par la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) et soignées sans avoir d’argent à avancer. Ces centres appartiennent à des sociétés de statut associatif, ayant pour nom Addentis et Dentexia. Sur Internet, Addentis affiche, par exemple, un prix de 450 euros pour une couronne, soit moins de la moitié que ce qui est facturé dans la plupart des cabinets dentaires libéraux (92 % des praticiens).

L’Ordre a réclamé au ministère de la Santé une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), sans réponse jusqu’ici, selon M. Couzinou. Ce dernier se montre moins inquiet du tourisme dentaire à l’étranger (en Hongrie notamment), qui ne représente que le chiffre d’affaires de 40 praticiens français (sur 40 000). Mais il met en garde contre les risques de complications à la suite de ces soins prodigués sur une courte période, sans tenir compte du temps de cicatrisation.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2966