En mai, les représentants de la profession découvraient un nouveau projet de « complexification » imaginé par les services du ministère de la Santé. Afin de lutter contre le mésusage et le gaspillage des antalgiques de palier I, l’idée était alors de limiter leur première dispensation à deux boîtes par patient. Ce projet, s’il n’est pas encore acté, est plus que jamais d’actualité…
Depuis plusieurs mois, une concertation sur l’encadrement des antalgiques de palier I est en cours entre représentants des pharmaciens et la direction générale de la santé (DGS). Mesure phare souhaitée par ce service rattaché au ministère de la Santé : limiter les primo-délivrances de paracétamol, d’ibuprofène ou encore d’aspirine à deux boîtes par patient, notamment ceux atteints de maladies chroniques. Pour l’exécutif, l’objectif est double : faire des économies en diminuant les volumes délivrés et agir contre le mésusage. Si les objectifs peuvent sembler louables, la méthode irrite au plus haut point les présidents des syndicats de pharmaciens, qui ont très tôt dénoncé une énième mesure de « complexification ». « Si un patient vient avec une prescription d’ibuprofène, de paracétamol et de tramadol, je vais devoir délivrer le tramadol pour un mois et, pour l’ibuprofène et le paracétamol, je ne pourrais délivrer que deux boîtes qui, en plus, n’auront pas le même nombre de jours de traitement… C’est ridicule. Je suis d’accord pour limiter la dispensation, pour limiter la vente sans ordonnance, mais il ne faut pas faire n’importe quoi », résumait ainsi Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Si nous étions sans nouvelles de ce dossier depuis, il n’a pas été enterré pour autant. La concertation se poursuit et elle ne va pas forcément dans le bon sens, comme le rapporte Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Dans ce projet, il y a toujours une mesure inadmissible : c’est la limitation à deux boîtes pour les patients chroniques, confirme-t-il. Nous n’allons pas demander à des patients chroniques qui prennent 3 ou 4 grammes de paracétamol par jour de venir chercher leurs boîtes deux par deux. C’est injouable : ce projet de décret ne peut donc pas passer en l’état », avertit le président de la FSPF.
Pour l'instant, les critiques déjà formulées par les pharmaciens sur ce dossier n’ont pas été entendues. Par conséquent, Philippe Besset a décidé d’interpeller directement le ministère. « Cette idée de limiter la primo-délivrance à deux boîtes revient à nier la problématique de la douleur, de l’accès aux soins pour ces patients qui ont parfois du mal à accéder à leurs traitements », dénonce-t-il, déterminé à convaincre les services du ministère de revoir leur copie. Il reste encore de l’espoir, car la concertation n’est pas terminée. Celle-ci doit en effet s’achever le 23 décembre.
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