La Ligue contre le cancer lance une campagne de communication pour mobiliser le plus largement possible contre le fléau des pénuries de médicaments. Elle réclame « des solutions pérennes à ce problème d’ampleur ».
Les pénuries de médicaments ont sensiblement augmenté ces dernières années, touchant toutes les familles de produits de santé, y compris des médicaments indispensables comme les anticancéreux. Un « combat de longue date » que la Ligue contre le cancer veut remettre en lumière alors que le contexte du Covid-19 a amplifié le problème. « Au-delà même du manque de certains médicaments, l’insuffisance d’information, de transparence, les sentiments d’inquiétude et de colère des personnes malades, leur perte de confiance sont autant de conséquences délétères pour elles, mais aussi de difficultés pour les professionnels de santé », souligne Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, qui déplore « un fléau silencieux qui s’aggrave d’année en année ».
Un phénomène que les officinaux connaissent bien puisqu’ils passent chaque semaine davantage de temps à trouver des alternatives face à l’augmentation des ruptures de stock. En mai 2019, le Groupement pharmaceutique de l’Union européenne publiait les dernières données sur le sujet : les pharmaciens d’officine européens passent, en moyenne, 5,6 heures par semaine à gérer les problèmes de rupture de stock.
À l’occasion de sa campagne de sensibilisation lancée ce matin et intitulée « Cher patient, pour votre médicament, merci de patienter », la Ligue contre le cancer lance un appel à témoins pour donner la parole aux malades et à leurs proches. La plateforme penuries.ligue-cancer.net est désormais ouverte à tous. La Ligue rappelle que, en 2019, la France a enregistré « 1 499 médicaments signalés en difficulté ou rupture d’approvisionnement », soit un nouveau record avec « 34 fois plus de pénuries signalées qu’en 2008 ». Or une étude Ipsos réalisée fin 2019 indique que « 45 % des professionnels interrogés font le constat d’une détérioration de la survie à 5 ans de leurs patients qui sont victimes de pénuries de médicaments contre le cancer ». La Ligue demande que les pouvoirs publics recensent de manière systématique les personnes n’ayant pas accès au médicament prescrit en premier lieu, et l’instauration d’un système d’information sur les pénuries de médicaments à destination des professionnels de santé, « particulièrement ceux exerçant en ville ». L’association souhaite que de nouvelles dispositions permettent de respecter le droit à l’information des malades et la mise en place d’études pour mesurer les pertes de chance causées par les pénuries.
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