Les difficultés de recrutement d’étudiants en pharmacie perdurent d’année en année. Près de 200 places sont vacantes à la rentrée 2025-2026.
Les facultés de pharmacie déplorent encore près de 200 places vacantes à la rentrée 2025, rapporte la Conférence des doyens. Un déficit qui se stabilise par rapport à l’année passée, où 230 à 250 sièges étaient restés vacants. « On peut regarder le verre à moitié vide ou à moitié plein, commence Vincent Lisowski, président de la Conférence des doyens et doyen de la faculté de pharmacie de Montpellier. Le déficit s’est légèrement résorbé, mais le sous-recrutement perdure. » Un résultat en demi-teinte, donc, qui ne doit pas faire oublier les 1 800 places vacantes dans les années supérieures à la deuxième année.
Le cursus pharmaceutique continue de souffrir de l’accès commun aux études de santé, explique Vincent Lisowski. « Avant 2010, lorsqu’existait encore un accès direct à la filière, nous n’avions pas ces difficultés de recrutement, poursuit celui-ci. Aujourd’hui, encore trop de jeunes choisissent pharmacie par défaut. » Face à ce constat, le responsable universitaire propose deux leviers d’action. Sur la question de l’accès, d’abord, revenir à une voie directe et élargir l’accès en 2e ou 3e année via le dispositif « passerelle ». « Dans notre expérimentation idéale, nous recruterions 70 % de la promotion via Parcoursup et les 30 % restants via la passerelle, sur la base de leur niveau académique et de leur motivation. J’augmente moi-même le nombre de places de passerelle dans ma faculté, cela permet d’enrichir les promotions de profils variés », argumente le doyen montpelliérain.
Le second axe, ce sont les efforts de communication et de visibilisation du cursus et de ses débouchés qui doivent être soutenus. Un travail auquel ont pris part tous les acteurs de la profession. Conférence des doyens, Ordre des pharmaciens et, en première ligne, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). « L’association est mobilisée de longue date sur la question de l’attractivité des études, évoque Syrine Ayed, porte-parole de l’ANEPF. D’ailleurs, la filière souffre plus d’un manque de visibilité que d’attractivité et c’est dans ce sens que nous orientons nos efforts. » Diverses actions sont donc à attendre des étudiants. Le partenariat avec l’Ordre autour du défi Bouge ta Pharma est maintenu et le bureau national de l’ANEPF sera présent dans différents salons d’orientation qui reçoivent des milliers de lycéens chaque année. « Les métiers de la pharmacie sont assez divers pour que chacun y trouve sa voie. Le nombre de masters, de diplômes universitaires ainsi que les débouchés qu’offre ce parcours est immense. C’est le message que nous portons auprès des jeunes : venez, il y a une place pour vous ! », défend Syrine Ayed.
Enfin, si le constat de la Conférence des doyens a de quoi inquiéter, les filières ne subissent pas les mêmes dynamiques. Alors que les étudiants boudent l’industrie, l’officine, elle, a le vent en poupe. « Peut-être en raison d’une évolution des mentalités, qui fait que les étudiants pharmaciens cherchent aujourd’hui un exercice proche des patients, ce que n’offre pas l’industrie », avance la future pharmacienne.
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