Quesions sur ordonnance

Monsieur Paul N., 35 ans

Publié le 30/08/2010
Article réservé aux abonnés
 
Le contexte - Monsieur N. a mangé un bon plat de champignons, en l’occurrence des cèpes à la crème et à l’ail. Sorti de table bien repus, il a ressenti des douleurs gastriques assez rapidement, à type de contractures, sans autres signes inquiétants. Il a été victime en fin d’après-midi de diarrhées. Par précaution, il a consulté son médecin qui ne s’est pas particulièrement alarmé. Monsieur N. vient chercher les médicaments symptomatiques prescrits.

Smecta1 sachet matin et soir pendant trois jours.

Spasfon1 comprimé matin, midi et soir pendant trois jours.

Quels principes actifs ?

Le Smecta est une argile destinée ici à limiter l’incidence de la diarrhée.

Le Spasfon (phloroglucinol) est un antispasmodique destiné à réduire les douleurs digestives.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Non, Monsieur N. est en bonne santé et ne prend aucun autre type de traitement.

Et les posologies ?

Elles sont correctes.

Votre conseil

Vous n’êtes pas surpris par la réponse apportée par le médecin. En effet, la survenue de troubles digestifs, notamment de diarrhées et de douleurs gastro-intestinales, après consommation de champignons n’est pas rare du fait :

D’un excès alimentaire de champignons tout simplement excellents… ;

De la consommation de champignons peu frais et contaminés par des micro-organismes divers producteurs de toxines ;

D’un déficit génétique en enzymes permettant de digérer complètement les champignons et notamment des sucres spécifiques (tréhalose) ;

D’une réaction allergique.

Vous en profitez pour rappeler que la consommation de champignons crus est souvent indigeste (sans que cela revête de caractère de gravité) et doit être évidemment évitée (sauf champignons de Paris en tranches fines dans une salade par exemple). Celle de champignons contenant des toxines thermolabiles peut être à l’origine d’une intoxication : certaines amanites, armillaires, bolets, lactaires, russules, etc. Paxillus involutus ainsi que Mycena pura peuvent être d’une toxicité extrême s’ils sont ingérés crus (signes neurologiques et hépatotoxiques).


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2768