Mme Virginie C., 39 ans

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Publié le 03/02/2020
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Atteinte par une sclérose en plaques récurrente rémittente dont les récurrences se font plus fréquentes, Mme C. demeure néanmoins suffisamment autonome pour venir chercher le traitement prescrit par le neurologue.

Docteur Dan Drite

Neurologue

34, rue Synapse

75 - Paris

 

Glatiramère 20 mg/ml seringue          une injection SC chaque matin

Baclofène                                          2 cp matin, midi, soir

Escitalopram                                     1 comprimé le matin

 

Traitement pour un mois

 

Quels principes actifs ?

Le glatiramère (Copaxone et générique) est un immunomodulateur. Augmentant la production de cytokines anti-inflammatoires, il réduit la fréquence des accès aigus de la maladie sans inhiber la progression du handicap. Mme C. a été formée dans un service hospitalier à l’auto-injection du médicament présenté sous la forme de seringues pré remplies de petit volume (1 ml). Ce traitement bénéficie d’une tolérance satisfaisante et les signes suivant l’administration (bouffées vasomotrices, dyspnée, légers troubles du rythme cardiaque) demeurent bénins et transitoires.

Myorelaxant, le baclofène ralentit la transmission des réflexes synaptiques par stimulation des récepteurs GABA B de la moelle épinière : il limite les contractures spastiques accompagnant les phases processuelles de la SEP.

L’escitalopram est un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine (IRS) indiqué en raison d’un syndrome dépressif traité depuis 5 mois environ.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Le médecin n’a pas mentionné le dosage de l’escitalopram. Contacté, il confirme qu’il s’agit de comprimés à 10 mg, comme dans son ordonnance précédente.

Et les posologies ?

Elles sont correctes.

Votre conseil ?

Mme C. connaît les effets indésirables induits par l’administration de glatiramère : le pharmacien insiste sur la nécessité de changer le site de l’injection sous-cutanée à chacune des administrations quotidiennes pour limiter le risque local d’irritation, de prurit, d’œdème, d’inflammation, de douleur mais aussi la survenue de lipodystrophies irréversibles. Ces injections sont réalisées dans l’abdomen, les bras, les hanches et les cuisses.

Le pharmacien rappelle aussi les mesures d’hygiène à prendre pour l’auto-injection. Mme C. partant en vacances une semaine, il lui confirme que les seringues de glatiramère, devant être normalement conservées à une température comprise entre 2 °C et 8 °C, peuvent, si besoin, l’être entre 15 °C et 25 °C pendant un mois, avant d’être remises au réfrigérateur (si, n’ayant pas été utilisées, elles ont été conservées dans leur conditionnement primaire d’origine).

Même si Mme C. dit ne pas ressentir les effets sédatifs du baclofène, ce médicament peut induire des signes de dépression centrale avec sédation, vertiges, troubles visuels : la prudence s’impose au volant !

Nicolas Tourneur

Source : lequotidiendupharmacien.fr